La Ligue marocaine pour la défense des droits de l’Homme vient de publier un rapport alarmant sur les difficultés croissantes auxquelles font face les jeunes au Maroc, notamment en matière de santé mentale et d’addictions. Le document appelle à une intervention urgente pour garantir le droit fondamental des jeunes à la santé.
Le rapport met en lumière la faiblesse des infrastructures de santé mentale, avec seulement 319 psychiatres dans le secteur public, un chiffre largement en dessous des recommandations de l’OMS, qui suggère 15,3 médecins pour 10 000 habitants.
Ce manque critique de personnel médical aggrave la situation, favorisant une hausse de la dépression, de l’anxiété et des tentatives de suicide chez les jeunes. Les données officielles sur le suicide restent rares et floues, bien que plusieurs rapports alertent sur une hausse inquiétante de ces cas.
Des chiffres préoccupants sur l’addiction
Concernant les addictions, le rapport dévoile que 9,4 % des jeunes âgés de 15 à 24 ans ont expérimenté le cannabis en 2023. De plus, les hospitalisations liées aux drogues dures ont augmenté de 47 % entre 2018 et 2023.
Les données onusiennes de 2025 révèlent un changement des habitudes de consommation, avec une augmentation alarmante de l’usage de drogues chez les mineurs (moins de 18 ans), y compris la cocaïne et des médicaments détournés de leur usage médical.
Le rapport note une hausse inquiétante de la consommation non médicale de calmants et d’antalgiques chez les mineurs, souvent liée à des troubles psychiques non diagnostiqués.
Il est également signalé une progression de l’usage de l’héroïne et une augmentation du nombre de jeunes usagers de drogues injectables, estimés à environ 18 500 personnes, exposés à des maladies graves comme l’hépatite C ou le VIH.
Tabac, jeux d’argent et dépendances multiples
Un rapport du Conseil économique, social et environnemental, publié en août 2025, indique que six millions de Marocains sont fumeurs, dont un demi-million de mineurs. En parallèle, 3,3 millions de personnes participent à des jeux de hasard, avec 40 % exposés à un risque élevé d’addiction.
La Ligue conclut son rapport en appelant à une stratégie nationale globale contre les addictions, axée sur la prévention, le traitement et la réinsertion, plutôt que sur la seule approche répressive. Selon elle, l’enjeu est de taille pour l’avenir de la jeunesse marocaine.





