Une scène spectaculaire survenue récemment à Marrakech a relancé les débats sur le transport urbain au Maroc. Une touriste étrangère a filmé une course-poursuite inquiétante entre un petit taxi et un véhicule de transport avec chauffeur (VTC), opérant via une application mobile.
La vidéo, rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague d’indignation.
Les images montrent un chauffeur de taxi poursuivant de manière agressive un VTC dans les ruelles étroites de la ville ocre, en pleine journée et dans des zones très fréquentées.
Un comportement jugé dangereux par de nombreux habitants et internautes, qui dénoncent une situation intenable. Plusieurs voix appellent les autorités à agir face à ces incidents de plus en plus fréquents.
Ce fait divers n’est pas un cas isolé. Il illustre les tensions croissantes entre taxis traditionnels et chauffeurs de VTC, dans un contexte marqué par un vide juridique important.
Si le ministère de l’Intérieur rappelle régulièrement que seuls les taxis sont autorisés à exercer en milieu urbain, les VTC continuent à opérer dans une zone grise, faute de lois claires et adaptées à l’évolution du marché.
Le recours aux VTC s’explique notamment par la frustration des usagers face aux pratiques de certains taxis. Parmi les plaintes fréquentes : le refus de prendre certains trajets, la non-utilisation du compteur (taximètre), l’imposition de tarifs excessifs, ou encore l’exigence de remplir le véhicule avec plusieurs clients avant de démarrer.
Ces abus poussent de nombreux passagers à se tourner vers des services numériques, jugés plus fiables, malgré leur statut souvent illégal.
Au-delà de la question des tarifs, celle de la sécurité inquiète. En juin dernier à Rabat, une étudiante a été agressée par un chauffeur d’application près du Mega Mall.
Cet événement a choqué l’opinion publique et mis en évidence les failles d’un système non encadré. L’absence de contrôles stricts sur les chauffeurs VTC, comme la vérification de leurs antécédents, pose un réel danger.