Chaque été, les plages marocaines accueillent des millions de vacanciers venus chercher détente et fraîcheur. Mais cette période rime aussi avec une hausse inquiétante des noyades, souvent causées par un manque de surveillance, des équipements insuffisants et une méconnaissance des dangers de la mer.
Un incident récent survenu à Tanger illustre ce risque permanent. Ali (nom d’emprunt), un jeune homme de 25 ans originaire de Fès, a failli se noyer après avoir été emporté par un courant invisible. Il n’a été sauvé que grâce à l’intervention rapide d’un autre baigneur. L’événement, passé inaperçu pour la majorité des vacanciers présents, met en lumière les lacunes criantes en matière de sécurité sur les plages.
Selon les chiffres de la Protection civile, plus de 9 000 cas de noyade ont été enregistrés entre mai et mi-juillet 2022, avec une trentaine de décès. En moyenne, le Maroc compte 70 morts par noyade chaque année, principalement sur des plages non surveillées.
Malgré les efforts annoncés par les autorités – renforcement des équipes de secours, campagnes de sensibilisation – la réalité sur le terrain reste préoccupante. Certaines plages ne disposent pas de maîtres-nageurs, ou alors très peu, et ces derniers manquent souvent de matériel essentiel : jumelles, bouées, embarcations légères, trousses de premiers secours.
Le comportement des estivants est aussi en cause. Beaucoup ignorent les règles de sécurité : baignade hors des zones surveillées, en dehors des horaires autorisés, ou sous-estimation des courants marins. Les personnes venues de l’intérieur du pays sont parfois peu familières avec la mer et ses dangers.
Face à ces constats, les associations et collectifs de sauveteurs appellent à une véritable stratégie nationale pour prévenir les noyades : budget dédié, formation, équipements modernes, mais aussi une campagne d’éducation au civisme et à la sécurité en mer.
