Malgré l’appel de sa majesté le Roi Mohammed VI à ne pas procéder au sacrifice du mouton cette année en raison de la sécheresse, de nombreuses familles marocaines, notamment issues des classes moyenne et populaire, se ruent sur les abats et la viande rouge. Cette forte demande a provoqué une hausse importante des prix sur les marchés.
Des professionnels du secteur estiment que cette flambée est due à une pression accrue de la demande, en particulier sur des produits comme la « douara » (tripes). Le secrétaire régional des grossistes en viande rouge de Casablanca-Settat, Hicham El Jaouabri, souligne que « cette frénésie d’achat explique la hausse brutale des prix ». Il appelle les citoyens à plus de modération afin de ne pas aggraver la situation du cheptel national, déjà affaibli.
Des associations de consommateurs dénoncent également cette ruée, qu’elles jugent contraire à l’esprit de solidarité prôné par le Souverain. Le vice-président de l’Association marocaine pour la protection du consommateur, Abdelkarim Chafii, regrette que certains ménages, qui se plaignaient il y a peu du coût élevé des moutons, contribuent désormais à la flambée des prix par leurs achats impulsifs. Il estime que « l’appel royal aurait dû être mieux encadré sur le terrain par les autorités ».
Les professionnels rappellent que les marchés et les abattoirs resteront ouverts durant toute la période de l’Aïd et appellent à une consommation raisonnée et responsable.
