Une convention de partenariat entre la délégation ministérielle des droits de l’homme et le Conseil de l’Europe a été signée vendredi dernier à Tanger, visant à promouvoir et protéger les droits de l’homme à travers le développement de politiques publiques intégrées et préventives.
Cette convention, qui sera mise en œuvre selon une feuille de route couvrant les années 2024 et 2025, s’inscrit dans le cadre des projets de coopération visant à soutenir le Maroc, avec des mesures concrètes à mettre en œuvre conjointement entre le royaume et le Conseil de l’Europe.
Le cadre de cette convention a été défini lors d’une réunion entre la délégation ministérielle des droits de l’homme et le Conseil de l’Europe le 19 janvier 2024 dans la capitale marocaine, Rabat.
L’objectif de cette convention est de promouvoir la culture et la reconnaissance des droits de l’homme, de protéger les droits de l’homme dans l’espace numérique, d’échanger des expériences et de partager des connaissances, de développer des indicateurs dans le domaine des droits de l’homme, et de renforcer le dialogue régional.
Lors de son allocution, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouhabi, a affirmé que cette rencontre était l’occasion de discuter d’un ensemble de questions communes nécessitant une coopération fructueuse et mutuelle entre le Maroc, à travers la délégation ministérielle des droits de l’homme, et le Conseil de l’Europe, soulignant à cet égard les questions de migration, des droits des femmes, de la modernisation du système juridique et de la numérisation de la justice.
Le ministre a insisté sur la nécessité de respecter les spécificités culturelles dans les projets de coopération, en particulier ceux de nature juridique, qui peuvent rassembler le Conseil de l’Europe et les pays du sud du bassin méditerranéen, soulignant que “le Maroc est un pays protecteur des droits et des libertés, avec une expérience démocratique en constante évolution”.
Il a appelé à “participer dès le début à la discussion, à la recherche et à la formulation des accords européens que les pays du Sud pourraient être invités à ratifier”, considérant que “le dialogue peut renforcer la compréhension mutuelle et clarifier la voie vers des accords internationaux acceptés par toutes les parties”.
Dans une déclaration à la presse à cette occasion, le ministre a souligné que la convention signée aujourd’hui constituait un cadre de dialogue entre les deux parties sur un certain nombre de dossiers et de questions communes dans le domaine des droits de l’homme et du social, estimant qu'”il existe un bon et positif horizon pour le travail commun entre le Conseil européen et le Maroc, à travers la délégation ministérielle des droits de l’homme”.
Pour sa part, la présidente du bureau du Conseil de l’Europe à Rabat, Carmen Morati Gomez, a déclaré à l’Agence Maghreb Arabe Presse que la feuille de route, établie en collaboration avec la délégation ministérielle des droits de l’homme, constituait un cadre de travail pour la période restante de l’année en cours et de l’année prochaine, soulignant que l’année 2025 avait été prise en compte car elle s’inscrit dans le cadre du partenariat de voisinage entre le Conseil et le Maroc (2022-2025).
Elle a souligné que la convention représente un an et demi de travail sur un certain nombre de questions fondamentales telles que la lutte contre la traite des êtres humains et la promotion des droits des femmes.
De son côté, la directrice exécutive du Centre Nord-Sud du Conseil de l’Europe, Pilar Morales, a déclaré que la signature de cette convention aujourd’hui marque une nouvelle étape dans la coopération entre la délégation ministérielle des droits de l’homme et le Conseil de l’Europe, et illustre le succès des progrès réalisés conjointement vers une meilleure protection des droits de l’homme.
Elle a affirmé qu’il s’agissait d’un “document donnant la priorité pendant les deux prochaines années à la coopération dans le domaine des droits de l’homme”, saluant cette réalisation qui couronne plus d’une décennie de travail intense et commun avec la délégation ministérielle des droits de l’homme.
Elle a souligné que “la délégation ministérielle est considérée comme un partenaire et un interlocuteur du Conseil de l’Europe depuis le début des échanges avec le Maroc dans le domaine des droits de l’homme”.
Selon la feuille de route, l’accord vise à renforcer l’interaction et à suivre la mise en œuvre des recommandations dans le domaine des droits de l’homme, à développer les connaissances et les compétences, à promouvoir l’éducation aux droits de l’homme, en particulier chez les jeunes, ainsi qu’à renforcer le partenariat avec divers acteurs, à suivre la dynamique dans le domaine des droits de l’homme, et à encourager et protéger les droits de l’homme dans l’espace numérique.
La signature de l’accord s’est déroulée dans le cadre du colloque national sur “les conventions de base du Conseil de l’Europe dans le domaine des droits de l’homme”, organisé dans le cadre de la célébration du 75e anniversaire du Conseil de l’Europe et du dixième anniversaire de la création de son bureau à Rabat, en présence de représentants des secteurs gouvernementaux, des institutions nationales concernées, du Parlement, des agences relevant du système des Nations unies, des universitaires et des associations de la société civile, ainsi que de certaines ambassades accréditées au Maroc.