Un rapport récent de l’UNICEF dresse un constat préoccupant sur la santé des jeunes marocains âgés de 5 à 19 ans. En l’espace de 20 ans, le taux d’obésité a doublé au sein de cette tranche d’âge, avec une hausse particulièrement marquée chez les filles, désormais plus concernées que les garçons.
Selon le rapport intitulé « Nourrir les profits… Comment les environnements alimentaires trahissent les enfants », le taux d’enfants en surpoids est passé de 14,8 % en 2000 à 20,9 % en 2022. Cette progression s’accompagne d’un renversement des tendances : alors que les garçons étaient historiquement plus touchés, les filles les dépassent depuis 2020, atteignant 21,9 % en 2022 contre 20 % pour les garçons.
L’obésité affiche une évolution encore plus marquée. Elle a doublé en deux décennies, passant de 2,8 % en 2000 à 5,7 % en 2022. Le phénomène concernait d’abord les garçons (4,3 % en 2000), mais l’augmentation rapide chez les filles a inversé la tendance : 6,1 % chez les filles en 2022 contre 5,4 % chez les garçons.
À l’inverse, la maigreur, c’est-à-dire un poids insuffisant par rapport à l’âge, est en recul constant : de 5,1 % en 2000 à 4,0 % en 2022. Toutefois, les garçons restent plus concernés (5 % en 2022) que les filles, dont le taux est resté stable autour de 2,9 %.
Ce phénomène, que l’UNICEF qualifie de « double fardeau de malnutrition », souligne la complexité des enjeux nutritionnels au Maroc : une baisse de la maigreur accompagnée d’une hausse rapide du surpoids et de l’obésité.
L’organisation alerte sur l’impact des environnements alimentaires modernes, souvent dominés par la consommation de produits transformés et pauvres en nutriments, et appelle à des politiques publiques urgentes et adaptées pour protéger la santé des enfants et des adolescents.





