Alors que la Première Guerre mondiale est souvent associée aux tranchées de la Marne, de Verdun ou du Chemin des Dames, de nombreux combats se sont déroulés hors d’Europe, notamment sur le continent africain.
Dans son livre La Grande Guerre hors des tranchées (éditions Perrin), l’historien Michaël Bourlet met en lumière ces champs de bataille méconnus. Selon lui, les premières victoires alliées de 1914 ont eu lieu en Afrique, loin des clichés des tranchées européennes.
En août 1914, la colonie allemande du Togoland, située en Afrique de l’Ouest entre le Dahomey (Bénin actuel) et la Gold Coast (Ghana actuel), est rapidement conquise par les forces françaises et britanniques. Mais d’autres campagnes, comme celle du Cameroun, se révèlent longues et meurtrières, avec un terrain difficile et des conditions climatiques éprouvantes. Beaucoup de soldats et porteurs meurent de maladies ou d’épuisement.
Dans le Sud du continent, l’Union sud-africaine s’attaque à la colonie allemande du Sud-Ouest africain, obtenant la première signature d’un armistice de la guerre en juillet 1915. En Afrique orientale, la guerre oppose les forces allemandes à une triple alliance britannique, belge et portugaise. Là, le colonel Paul Emil von Lettow-Vorbeck, officier allemand, mène une guerre de guérilla exceptionnelle et résiste aux Alliés pendant 52 mois, jusqu’au 13 novembre 1918, deux jours après l’armistice en Europe. Il sort du conflit invaincu, devenant une figure mythique.
Malgré l’importance de ces combats, la mémoire de la Première Guerre mondiale en Afrique reste limitée. Peu de monuments rappellent ces événements, comme le carré militaire de Mimbeng au Gabon, où reposent 26 tirailleurs français tombés en septembre 1914. Michaël Bourlet rappelle ainsi que la guerre a impliqué des millions de personnes à travers le monde, et pas seulement les Européens.
