Au Mali, l’annonce par la junte militaire de vouloir dissoudre les partis politiques et désigner Assimi Goïta président de la République sans élection a déclenché une vague d’indignation. L’opposition appelle à une grande manifestation ce vendredi à Bamako pour dire non à ce qu’elle considère comme un enterrement de la démocratie.
Samedi 3 mai, plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de la capitale malienne. Brandissant le drapeau national, scandant « Vive la démocratie ! » et « À bas la dictature ! », les manifestants ont exprimé leur rejet de la dérive autoritaire du régime en place depuis le coup d’État du 18 août 2020. Une mobilisation rare et symbolique, relayée massivement sur les réseaux sociaux, que beaucoup interprètent comme le début d’un réveil citoyen.
Le projet controversé de la junte s’inscrit dans une dynamique similaire à celle observée au Burkina Faso et au Niger, deux pays voisins avec lesquels le Mali forme l’Alliance des États du Sahel (AES). Là aussi, les chefs militaires ont écarté les élections pour se maintenir au pouvoir.
Alors que les élections générales promises pour mars 2024 n’ont jamais eu lieu, cette dernière initiative des autorités maliennes semble avoir franchi une ligne rouge pour l’opposition. Face à ce qu’elle considère comme un coup de force, elle appelle les Maliens à se rassembler massivement pour défendre les principes démocratiques.