Des résidents de diverses régions du Liban ont signalé avoir reçu des messages texte de la part du service de messagerie NBK, leur demandant de quitter leurs zones d’habitation. Ces messages contiennent des avertissements sur la présence d’armes du Hezbollah dans des bâtiments voisins, accompagnés d’une invitation à évacuer jusqu’à nouvel ordre.
Plusieurs Libanais ont également fait état de messages similaires, qu’ils soient textuels ou vocaux, relayant le même avertissement. De plus, le bureau du ministre de l’Information en fonction, Ziad al-Makari, a reçu un appel automatisé incitant à l’évacuation du bâtiment.
Selon des sources locales, plus de 80 000 appels suspectés d’être d’origine israélienne ont été passés pour exiger l’évacuation des habitants, comme rapporté par Reuters.
Ces messages interviennent alors que le porte-parole de l’armée israélienne, Avichai Adraee, a exhorté, via son compte sur la plateforme X, les habitants des villages libanais à quitter les bâtiments utilisés par le Hezbollah pour le stockage d’armes, soulignant que rester près de ces sites les mettait en danger.
Des analystes estiment que ces messages visent à surveiller la population, Israël cherchant à inciter les civils à quitter leurs maisons afin de localiser les membres du Hezbollah.
Cette situation s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, avec des frappes israéliennes intensifiées et des menaces affirmant que l’armée opère sur plusieurs fronts, notamment en Irak, au Yémen et en Iran. Lors d’une conférence de presse, le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a réitéré l’engagement de son pays à frapper le Hezbollah avec force pour en affaiblir les capacités militaires et le tenir éloigné des frontières.
Hagari a également affirmé que le Hezbollah cache des missiles de croisière dans des logements civils, précisant que l’armée avait commencé à bombarder des positions du groupe après avoir découvert des intentions de tir sur Israël.
Face à cette escalade, les habitants du sud du Liban ont été appelés à s’éloigner des positions du Hezbollah, avec la certitude que les bombardements se poursuivront dans un avenir proche. Interrogé sur la possibilité d’une incursion terrestre au Liban, le porte-parole s’est contenté de déclarer : « Nous ferons tout ce qu’il faut ».
Il est à noter qu’Israël cherche, depuis le début du conflit dans la bande de Gaza le 7 octobre dernier, à éloigner le Hezbollah de ses frontières et à affaiblir ses capacités militaires, d’autant plus que le groupe dispose de nombreux missiles à portée courte et longue, s’abritant dans des tunnels jugés plus solides que ceux utilisés par le Hamas à Gaza.
Au cours des dernières heures, la frontière libano-israélienne a connu une escalade sans précédent suite à de lourdes frappes contre le Hezbollah, notamment une attaque ciblant un bâtiment dans la banlieue sud de Beyrouth, faisant au moins 50 morts, dont 16 membres du Hezbollah.
