Le président chinois, Xi Jinping, a ouvert le Forum de coopération sino-africain à Pékin jeudi, réaffirmant l’engagement de la Chine à financer des projets en Afrique à hauteur de 50 milliards de dollars au cours des trois prochaines années. Il a également annoncé le renforcement de la coopération dans les domaines des infrastructures et du commerce avec le continent.
Cet événement est le plus grand forum diplomatique organisé par Pékin depuis la pandémie de COVID-19, réunissant plus de 50 dirigeants africains ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, selon les médias officiels.
Le Forum a été marqué par la signature de plusieurs accords visant à renforcer la coopération dans divers domaines, notamment les infrastructures, l’agriculture, l’exploitation minière, le commerce et l’énergie.
Dans son discours prononcé à la Grande Salle du Peuple à Pékin, Xi Jinping a souligné que “les relations sino-africaines connaissent aujourd’hui la meilleure période de leur histoire”, insistant sur la volonté de la Chine de renforcer la coopération avec le continent dans des secteurs variés tels que les infrastructures et le commerce.
Il a annoncé que “le gouvernement chinois est prêt à fournir un soutien financier pouvant atteindre 360 milliards de yuans (50,7 milliards de dollars) au cours des trois prochaines années”, ajoutant également qu’il s’engage à “créer au moins un million d’emplois pour l’Afrique”.
Plus de la moitié de ce montant sera accordé sous forme de prêts, avec 11 milliards de dollars “sous forme d’aides”, et 10 milliards de dollars seront mobilisés en encourageant les entreprises chinoises à investir.
Pour sa part, António Guterres a souligné lors de l’ouverture du Forum que la coopération entre la Chine et l’Afrique pourrait conduire à une “révolution dans le domaine des énergies renouvelables”. Il a ajouté que “le bilan impressionnant de la Chine en matière de développement, en particulier dans la lutte contre la pauvreté, constitue une grande source d’expérience et de savoir-faire”.
La Chine, deuxième économie mondiale, est le principal partenaire commercial de l’Afrique, cherchant à tirer parti des vastes ressources naturelles du continent telles que le cuivre, l’or, le lithium et les terres rares.
Selon les analystes, la générosité de Pékin envers le continent africain est perçue comme une réponse aux problèmes économiques internes et aux préoccupations géopolitiques liées à l’escalade du conflit avec les États-Unis.
En marge du sommet, des engagements bilatéraux ont été pris pour renforcer la coopération dans divers projets, allant des chemins de fer aux panneaux solaires.
Le président zambien, Hakainde Hichilema, a déclaré après sa rencontre avec Xi que un accord avait été signé entre la société énergétique d’État “ZESCO” et le groupe “PowerChina” à Pékin pour étendre l’utilisation des panneaux solaires en Zambie.
Le Nigeria, l’un des plus grands débiteurs de la Chine en Afrique, a signé une déclaration de coopération avec Pékin dans les domaines du “développement des infrastructures, de l’énergie et des ressources minérales”.
La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a obtenu l’engagement de Xi Jinping d’accélérer la construction d’une ligne ferroviaire reliant la Tanzanie à la Zambie voisine. Selon les médias zambiens, Pékin a promis un milliard de dollars pour ce projet vital dans une région riche en ressources naturelles.
Le Zimbabwe a également reçu des promesses de la part de Pékin pour approfondir la coopération dans les domaines de “l’agriculture, de l’exploitation minière, de l’énergie traditionnelle et écologique, et des infrastructures de transport”, selon un communiqué conjoint. Le communiqué précise que Harare et Pékin ont convenu de signer un accord permettant l’exportation d’avocats du Zimbabwe vers la Chine.
Le président kényan, William Ruto, a annoncé que Xi avait promis d’ouvrir les marchés chinois aux produits agricoles kényans, et les deux parties ont convenu d’élargir la ligne ferroviaire “Standard Gauge Railway” reliant la capitale Nairobi au port de Mombasa, financée par la Banque d’import-export de Chine (Exim).
Ruto a également obtenu un engagement pour une coopération accrue dans le projet de route rapide “Rironi-Mau Summit-Malaba”, dont le coût est estimé à 1,2 milliard de dollars. L’année dernière, Ruto avait sollicité un prêt de 1 milliard de dollars et une restructuration de la dette en cours pour compléter d’autres projets de construction en suspens.
