Ce mercredi, le parquet français a ordonné la libération de Pavel Durov, PDG et fondateur de la plateforme Telegram, après quatre jours d’interrogatoire concernant des allégations d’utilisation illégale de la plateforme.
Durov avait été arrêté par la police française samedi dernier à l’aéroport de Le Bourget, près de Paris, dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte le mois dernier, portant sur 12 violations criminelles présumées.
Selon un communiqué du bureau du procureur de Paris, le juge d’instruction a mis fin à la garde à vue de Pavel Durov, et ce dernier devra comparaître devant le tribunal pour la première fois, où des accusations pourraient être portées contre lui.
Les accusations contre Durov incluent l’utilisation de sa plateforme pour la diffusion de matériel de pédopornographie, le trafic de drogues, la fraude, l’incitation à la criminalité organisée, ainsi que le refus de Telegram de fournir des informations ou des documents aux enquêteurs lorsque la loi l’exige.
L’arrestation de Durov, intervenue à sa descente d’un jet privé à un aéroport près de Paris samedi soir, a suscité un débat sur la responsabilité pénale des fournisseurs d’applications et les limites de la liberté d’expression face à l’application de la loi.
Le quotidien “Politico” rapporte que les autorités françaises ont également émis un mandat d’arrêt contre Nikolai Durov, frère de Pavel et co-fondateur de Telegram, les deux mandats ayant été émis en mars dernier. En réponse au rapport de la presse, le bureau du procureur de Paris a précisé qu’il ne commenterait pas les mandats d’arrêt en raison du caractère confidentiel de l’enquête, ajoutant que Pavel Durov est actuellement le seul interrogé.
Cette arrestation met en lumière les relations tendues entre Telegram, qui compte environ un milliard d’utilisateurs, et les gouvernements.
L’ouverture de l’enquête officielle en France indique que les magistrats estiment que l’affaire présente des éléments suffisants pour poursuivre l’investigation, bien que cela ne signifie pas nécessairement une condamnation ou une mise en accusation. L’enquête pourrait durer plusieurs années avant qu’une décision sur la mise en accusation ou l’archivage de l’affaire ne soit prise.
À ce stade, l’enquête ne cible pas des individus spécifiques, mais se concentre sur la complicité dans des crimes tels que la gestion d’une plateforme en ligne permettant des transactions illicites, la possession d’images d’abus sexuels sur des enfants, le trafic de drogues, la fraude, le refus de fournir des informations aux autorités, et la fourniture de services de cryptage aux criminels.
Le bureau du procureur n’a pas encore précisé les crimes que Pavel Durov pourrait avoir commis personnellement.