Le Royaume-Uni a annoncé vendredi la levée de la suspension de son financement pour l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et a promis une contribution supplémentaire de 21 millions de livres sterling (27 millions de dollars).
Cette annonce intervient alors que les Palestiniens inspectent les dégâts causés par le bombardement israélien de l’école Abu Areeba, gérée par l’UNRWA et transformée en abri pour les déplacés dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 14 juillet 2024.
Dans un discours prononcé devant le Parlement, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré : « Nous annonçons l’annulation de la décision de suspension du financement de l’UNRWA », une mesure prise précédemment par le Royaume-Uni et d’autres pays suite à des accusations d’implication de certains employés de l’agence dans l’attaque de Hamas survenue le 7 octobre.
Le ministre a précisé que Londres allouera à l’UNRWA « 21 millions de livres sterling » issus d’un nouveau fonds, affirmant que l’agence joue un rôle « absolument central » dans l’apport d’une aide humanitaire aux habitants de Gaza, qui souffrent d’une crise humanitaire catastrophique en raison du conflit entre Israël et Hamas.
Lammy a ajouté que « l’aide humanitaire est une nécessité morale face à une telle catastrophe, et les agences de secours garantissent que le soutien britannique parvienne aux civils sur le terrain ».
L’UNRWA coordonne presque toutes les opérations de distribution d’aide à Gaza, mais fait face à un déficit de financement après que les donateurs internationaux ont suspendu leur aide en janvier en raison des accusations israéliennes. Depuis lors, plusieurs pays ont repris le financement, mais ni le Royaume-Uni ni les États-Unis, principaux donateurs de l’agence, n’en faisaient partie jusqu’à présent.
Lammy a déclaré que, malgré ses « inquiétudes » concernant les accusations israéliennes, les modifications proposées par un tiers indépendant l’ont rassuré quant au fait que « l’UNRWA veille à respecter les plus hauts standards d’impartialité et renforce ses mesures, y compris les vérifications des antécédents des employés ».
De son côté, la porte-parole de l’UNRWA, Juliette Touma, a salué cette décision, la qualifiant d’« excellente et très attendue… Elle arrive au bon moment et en période critique alors que l’UNRWA reste l’agence humanitaire de premier plan sur le front à Gaza ».
Yasmin Ahmed, directrice de Human Rights Watch au Royaume-Uni, a également exprimé sa gratitude pour la reprise du financement britannique, soulignant qu’elle « sauvera des vies et mérite des éloges… La suspension du financement n’a fait qu’aggraver les conséquences terribles de la campagne orchestrée par le gouvernement israélien pour discréditer et nuire à l’UNRWA et à son travail vital ».
Lammy a réitéré son appel à un « cessez-le-feu immédiat » et à la libération des otages, affirmant dans son premier discours devant la Chambre des communes : « Le Royaume-Uni veut un cessez-le-feu immédiat. Les combats doivent cesser. Les otages doivent être libérés. Il faut faire entrer beaucoup plus d’aide à Gaza… Cet enfer doit prendre fin maintenant. »
Le conflit à Gaza a éclaté à la suite d’une attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre, faisant 1 195 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’agence France-Presse basé sur des chiffres israéliens. En réponse, Israël a menacé de « détruire » le Hamas et a lancé une campagne de bombardements dévastateurs et d’attaques terrestres, ayant causé la mort d’au moins 38 848 personnes, principalement des civils, dont des femmes et des enfants, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza.
