Le gouvernement somalien a annoncé jeudi l’expulsion de l’ambassadeur éthiopien, accusant Addis-Abeba d’une “ingérence flagrante” dans ses affaires intérieures. Cette déclaration intervient dans le contexte du conflit continu avec l’Éthiopie concernant un accord maritime signé par Addis-Abeba avec la région séparatiste du Somaliland en janvier.
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères a indiqué qu’il avait reçu des instructions pour “demander à l’ambassadeur du gouvernement éthiopien en République fédérale de Somalie de rentrer chez lui pour consultations”. Le gouvernement somalien a également annoncé la fermeture des consulats éthiopiens dans les régions du Somaliland et de Puntland dans les deux semaines à venir, ainsi que le départ des diplomates et du personnel qui y travaillent.
Le communiqué a également souligné que le gouvernement éthiopien “s’ingère de manière flagrante dans les affaires intérieures somaliennes, ce qui constitue une violation de sa souveraineté”. Mogadiscio a accusé Addis-Abeba de menacer sa souveraineté et l’intégrité de ses territoires en raison de l’accord avec le Somaliland qui lui donne accès à la mer.
Dans un contexte similaire, le ministre d’État somalien aux Affaires étrangères, Ali Omar, a souligné le droit de la Somalie à préserver sa souveraineté et ses territoires, affirmant que le gouvernement avait demandé à l’ambassadeur éthiopien de quitter le pays dans les 72 heures. Il a ajouté que la Somalie était déterminée à protéger ses territoires de toutes ses forces.
Le président du Somaliland, Muse Bihi Abdi, avait précédemment révélé les détails du protocole d’accord signé avec l’Éthiopie en janvier, indiquant que l’Éthiopie souhaitait louer une partie du littoral somalien pour établir une base maritime, en échange de la reconnaissance du Somaliland en tant qu’État indépendant.
Il a expliqué que cet accord permettait à l’Éthiopie de mener ses activités commerciales via le port de Berbera, sans que ce port ne fasse partie de la bande côtière qui serait louée.
