Lors d’un sommet à Rabat jeudi, le Maroc et l’Espagne ont signé pas moins de 20 accords pour stimuler le commerce et l’investissement, incluant des lignes de crédit pouvant atteindre 873 millions de dollars pour les entreprises espagnoles au Royaume. Un autre accord portait sur la gestion des migrations entre les deux pays voisins, comme l’ouverture d’un bureau de douane aux postes-frontières des enclaves nord-africaines espagnoles de Ceuta et Melilla, que Rabat ne reconnaît pas comme des territoires européens. Ces frontières sont souvent le théâtre de tragédies pour les Africains qui, de temps à autre, franchissent les barrières dans l’espoir de poursuivre leur route vers l’Europe. Des accords sur l’éducation et la formation professionnelle ont également été signés.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a insisté sur l’importance d’améliorer les voies de communication entre les deux gouvernements afin d’éviter “les actions unilatérales, et de ne jamais laisser de côté aucun sujet quelle que soit sa complexité.” “Nous établissons les bases de relations entre l’Espagne et le Maroc pour le présent et l’avenir, fondées sur la confiance mutuelle”, a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch a quant à lui salué le “dynamisme renouvelé de nos relations” et remercié l’Espagne pour son soutien à la proposition de Rabat concernant le Sahara occidental. Environ 20 % de ce territoire est contrôlé par le Front Polisario, tandis que le reste est administré par le Maroc.
Pedro Sanchez a rétabli des relations cordiales avec Rabat en mars 2022, après avoir inversé la politique menée par son pays pendant quatre décennies sur le Sahara occidental, en soutenant la proposition du Maroc de créer une région autonome. Un revirement qui a suscité l’ire de l’Algérie, alliée du Front Polisario.