Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées françaises, a suscité de fortes réactions après avoir appelé les élus à préparer la population à un conflit potentiel avec la Russie d’ici 2030. Ses déclarations ont été faites mardi, lors du Congrès des maires de France à Paris.
Le général a averti que la France devait se tenir prête à faire face à un choc majeur dans les prochaines années et à assumer des sacrifices importants : “Si notre pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants ou à souffrir économiquement …, alors on est à risque.” Il a également insisté sur la nécessité pour les communes de parler de ces enjeux avec leurs administrés.
Selon lui, Moscou considère l’Otan et les pays européens comme ses adversaires et se prépare à une confrontation à l’horizon 2030. Il justifie ainsi l’effort de réarmement engagé par la France et affirme avoir demandé aux armées d’être prêtes dans les trois à quatre ans.
Une classe politique profondément divisée
Les propos du général Mandon ont immédiatement été critiqués. À gauche, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une prise de position politique “qui ne relève en rien de sa fonction”. Le groupe parlementaire de La France Insoumise estime que le chef d’état-major “outrepasse son rôle” en évoquant publiquement la possibilité de pertes humaines et en dramatisant le scénario d’un affrontement avec la Russie.
À droite, le Rassemblement National a également exprimé son indignation. Le député Sébastien Chenu a jugé que le général “n’a aucune légitimité pour affoler les Français avec des déclarations alarmistes”, estimant que ses propos ne correspondent pas à la position officielle de la France.
La ministre des Armées défend le chef d’état-major
La ministre des Armées, Catherine Vautrin, a réagi pour calmer les tensions. Elle assure que le chef d’état-major est “pleinement légitime” pour évoquer les menaces pesant sur le pays, et affirme que ses propos ont été “sortis de leur contexte à des fins politiciennes”. Elle rappelle que le rôle de l’armée est d’éviter tout affrontement, mais aussi de s’y préparer.
