Pour la première fois de son histoire, New York a élu un maire musulman. À 34 ans, Zohran Mamdani, fils d’immigrés ougandais d’origine indienne, marque un tournant historique et symbolique pour la plus grande ville des États-Unis.
Mais cette victoire, saluée comme un signe d’ouverture et de diversité, s’accompagne aussi d’une inquiétante recrudescence des discours islamophobes.
Né à Kampala (Ouganda), Zohran Mamdani a grandi dans le Queens, quartier emblématique de la diversité new-yorkaise. Avant son élection, il s’était fait connaître comme député progressiste à l’Assemblée de l’État de New York, engagé pour la justice sociale, la défense des locataires et la gratuité des transports publics.
Son programme, centré sur la réduction des inégalités et la solidarité, a séduit un large électorat populaire et jeune. Pour beaucoup, son accession à la mairie représente « une victoire symbolique pour toutes les minorités et pour la pluralité religieuse américaine ».
« C’est un moment historique pour New York, une ville bâtie par des migrants, où un fils d’immigrés musulmans peut désormais la diriger », a déclaré l’imam Shamsi Ali, figure de l’islam new-yorkais.
Cependant, à peine élu, le nouveau maire a été la cible d’une vague d’attaques en ligne. Sur les réseaux sociaux, plusieurs figures de la droite américaine et européenne ont tenu des propos islamophobes.
La députée européenne Marion Maréchal, par exemple, a insinué que New York risquait de devenir une « ZAD pro-Hamas à ciel ouvert », déclenchant une vive polémique.
Ces attaques, largement dénoncées, illustrent la dimension internationale des discours anti-musulmans, qui circulent désormais d’un continent à l’autre.
Aux États-Unis, certains commentateurs conservateurs ont même suggéré que la ville pourrait tomber « sous influence islamiste ».
Face à ces critiques, Zohran Mamdani a réagi avec calme :
« Je ne suis pas le candidat des musulmans, je suis le candidat de tous les New-Yorkais. »
Malgré les polémiques, il bénéficie d’un large soutien populaire, en particulier parmi les jeunes, les minorités et les classes modestes.
Son élection incarne à la fois un pas en avant vers plus d’inclusion et le rappel des tensions persistantes autour de l’islam dans la vie politique occidentale.
