L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi matin à la prison de la Santé, à Paris. Cette incarcération intervient près d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison, dont deux fermes, pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Peu avant 10 heures, Nicolas Sarkozy a quitté son domicile accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy, saluant une centaine de partisans rassemblés devant chez lui. À son arrivée à la prison, certains détenus ont crié depuis leurs cellules : « Oh, bienvenue Sarkozy ! »
Son avocat, Christophe Ingrain, a annoncé dans la foulée avoir déposé une demande de mise en liberté. Selon lui, cette incarcération est « une honte », dénonçant une décision sans précédent dans l’histoire de la République.
La justice dispose de deux mois pour statuer sur cette demande, bien qu’une réponse soit attendue plus rapidement.
Sur ses réseaux sociaux, Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il était innocent, se disant victime d’un « acharnement » et d’une « vengeance ». Il a déclaré : « La vérité triomphera, mais le prix à payer aura été écrasant. »
Durant sa détention, l’ancien président bénéficiera d’une cellule individuelle, équipée d’une télévision et d’une douche privative. Il pourra également recevoir sa famille et utiliser son temps en prison pour écrire un livre, selon ses proches.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé son intention de lui rendre visite en prison, ce qui a suscité une polémique. Le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, a mis en garde contre une possible atteinte à l’indépendance de la justice.
Condamné le 25 septembre dernier, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir permis, en connaissance de cause, des contacts entre ses proches collaborateurs et des membres du régime libyen de Mouammar Kadhafi, en vue d’un financement occulte de sa campagne.