Fatima-Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, a reconnu publiquement un « net ralentissement » du travail politique et institutionnel au Maroc.
Lors de son passage, lundi soir, sur le plateau de l’émission spéciale diffusée par la chaîne 2M, la ministre également coordinatrice nationale du Parti Authenticité et Modernité (PAM) a estimé que l’appel du Roi Mohammed VI à plus de vigilance, dans son dernier discours devant le Parlement, mettait en lumière ce constat préoccupant.
Une crise de confiance
Pour Fatima-Zahra Mansouri, le décalage entre le nombre de citoyens inscrits sur les listes électorales et le taux réel de participation démontre un sérieux recul de la confiance envers l’action politique.
« C’est une problématique réelle qu’on ne peut plus ignorer », a-t-elle affirmé, tout en reconnaissant que les partis politiques doivent impérativement renouer avec les citoyens.
Un appel à la jeunesse
La ministre a appelé les partis à « s’ouvrir sans délai » à une nouvelle génération de jeunes Marocains, à comprendre leurs attentes et à les intégrer pleinement, sans blocages ni exclusions.
Elle a insisté sur la nécessité de convaincre cette jeunesse que le changement ne peut venir que par les institutions et dans le cadre constitutionnel.
Réhabiliter l’image du politique
Réfutant l’idée selon laquelle tous les responsables politiques manqueraient de probité, la ministre a dénoncé la « diabolisation » de la sphère politique, qui a, selon elle, contribué à éloigner les citoyens de l’engagement.
« La majorité des politiciens agissent de bonne foi, avec une éthique et un souci de l’intérêt général », a-t-elle affirmé.
Elle a également rappelé que le rôle du véritable acteur politique ne se limite pas aux campagnes électorales, mais implique une présence continue sur le terrain et une écoute permanente des préoccupations des citoyens.
Vers une réforme de l’intérieur
En conclusion, Fatima-Zahra Mansouri a souligné que les partis politiques restent les piliers essentiels de toute démocratie, conformément à la Constitution.
Elle a mis en garde contre la critique systématique du système politique sans engagement concret :« Le changement ne viendra pas de l’extérieur du champ partisan. Il faut agir de l’intérieur pour faire évoluer les choses. On ne peut imaginer un Maroc démocratique sans partis forts et responsables. »