En pleine crise politique, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu poursuit les négociations à Matignon, sur demande du président Emmanuel Macron, afin de tenter de reconstruire une majorité parlementaire stable. Mais les tentatives de dialogue rencontrent des résistances.
Le Rassemblement national (RN) a annoncé ce mardi que Marine Le Pen et Jordan Bardella ont refusé l’invitation de Sébastien Lecornu à participer aux discussions à Matignon. Le parti d’extrême droite estime que “ces énièmes négociations ne visent plus à défendre les intérêts des Français, mais uniquement ceux du président de la République”. Le RN réitère sa demande de dissolution de l’Assemblée nationale.
De son côté, le Premier ministre a convié l’ensemble des forces politiques à venir discuter entre mardi après-midi et mercredi matin. Il propose de concentrer les négociations sur deux priorités urgentes : l’adoption du budget de l’État et de la sécurité sociale, ainsi que la question de l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Pendant ce temps, les appels se multiplient à gauche. Le Parti socialiste, Les Écologistes, le Parti communiste et plusieurs autres formations demandent à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre de gauche, capable de former un gouvernement de progrès social et écologique. La France insoumise, absente de cette réunion, appelle quant à elle à un front commun autour du programme du Nouveau Front populaire, en cas de dissolution.
Le parti Les Républicains (LR), pour sa part, reste divisé. Son chef Bruno Retailleau ne ferme pas la porte à une participation à un gouvernement, mais uniquement dans le cadre d’une cohabitation. Laurent Wauquiez, patron des députés LR, a toutefois regretté que la chute de Lecornu ait, selon lui, “abîmé l’image de responsabilité” de son parti.
Enfin, face aux tensions croissantes, Édouard Philippe a appelé à la tenue d’une élection présidentielle anticipée, après le vote du budget.