Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté ce lundi matin sa démission au président Emmanuel Macron, seulement douze heures après la nomination de son nouveau gouvernement.
Une décision qu’il a justifiée par des “appétits partisans” et des conditions politiques devenues, selon lui, “incompatibles avec l’exercice de ses fonctions”.
Lors d’une déclaration depuis la cour de Matignon, Lecornu a regretté que la nouvelle équipe gouvernementale ait été accueillie par des manœuvres politiques liées à l’élection présidentielle de 2027.
Il a notamment critiqué, sans le nommer, le parti Les Républicains, et appelé à “préférer son pays à son parti”.
Le départ de Lecornu a immédiatement relancé les tensions entre les partis. Le Rassemblement national (RN), par la voix de Jordan Bardella et Marine Le Pen, a appelé à la dissolution de l’Assemblée nationale, estimant que “la seule décision sage est d’en revenir aux urnes”.
Le RN affirme que “le macronisme est mort debout”, et appelle le président Macron à choisir entre une dissolution ou sa propre démission.
Du côté de la droite, David Lisnard (LR) a accusé Emmanuel Macron d’être responsable de cette crise et a suggéré qu’il “programme sa démission”. Son collègue François-Xavier Bellamy a assuré que Les Républicains n’ont “rien à craindre” d’élections anticipées.
À gauche, les réactions sont plus modérées. Olivier Faure (PS) a salué la “dignité” de Lecornu, qu’il qualifie de “gaulliste”, tandis que le socialiste Philippe Brun a affirmé que la gauche était prête à gouverner.
La ministre démissionnaire Agnès Pannier-Runacher a, pour sa part, appelé à “ne pas faire l’économie de la gauche” dans la formation d’une future majorité.