Une enquête menée par le Centre marocain pour la citoyenneté (CMC) révèle un désengagement massif des Marocains vis-à-vis des partis politiques. Selon les résultats, 92 % des personnes interrogées ne sont affiliées à aucun parti, signe d’une crise de confiance envers les institutions politiques.
Un rejet fort de la vie partisane
Parmi les personnes non affiliées :
- 71,6 % n’ont jamais été membres d’un parti.
- 28,4 % l’ont été par le passé.
- Et 76,2 % affirment ne pas vouloir adhérer à un parti à l’avenir.
Malgré une participation électorale encore importante (70,6 % ont déjà voté), la majorité reste éloignée des activités politiques. 84,8 % n’ont jamais été candidats à une élection et 60,9 % n’ont jamais participé à une action partisane.
Institutions : une image très dégradée
L’enquête montre une forte défiance envers les institutions :
- 91,5 % jugent les partis politiques peu performants.
- Le Parlement (89,5 %), le gouvernement (87,3 %) et l’opposition (80,6 %) reçoivent aussi des évaluations très négatives.
- Les syndicats (84,7 %), les collectivités locales (78,2 %) et les médias (73 %) sont également critiqués.
Les causes de la défiance
Les participants dénoncent :
- Les conflits d’intérêts (83,8 %),
- La corruption (64,7 %),
- L’utilisation des fonds publics à des fins personnelles (60,7 %),
- Les promesses non tenues,
- Et le changement de discours après l’arrivée au pouvoir.
Un appel à réformer le système
Face à cette situation :
- 89,9 % des sondés souhaitent réformer les lois électorales et les partis.
- 88,1 % sont favorables à limiter les mandats des dirigeants politiques à deux mandats maximum.
- Et 93,5 % estiment que le système électoral actuel ne reflète pas la volonté populaire.
Le rapport du CMC conclut que cette crise de confiance appelle à une réforme profonde du fonctionnement démocratique au Maroc pour rapprocher les citoyens de la vie politique.