Cinq journalistes de la chaîne Al Jazeera, dont le célèbre correspondant Anas al-Sharif, ont été tués dimanche 10 août 2025 lors d’une frappe israélienne ciblée sur une tente de presse située près de l’hôpital al-Shifa, dans la ville de Gaza.
L’armée israélienne a confirmé avoir mené la frappe, accusant Anas al-Sharif d’être un membre actif du Hamas déguisé en journaliste. Selon un communiqué, il aurait dirigé une cellule impliquée dans des tirs de roquettes contre des civils et soldats israéliens.
Al Jazeera a catégoriquement rejeté ces accusations, affirmant que la frappe visait à réduire au silence les voix médiatiques qui couvrent les réalités du conflit. La chaîne a salué la mémoire d’al-Sharif, âgé de 28 ans, le décrivant comme “l’un des journalistes les plus courageux de Gaza”.
Les quatre autres journalistes tués dans la même frappe sont :
- Mohammed Qreiqeh
- Ibrahim Zaher
- Mohammed Noufal
- Moamen Aliwa
Quelques heures avant sa mort, Anas al-Sharif relatait encore les intenses bombardements israéliens dans Gaza via des publications sur le réseau social X. Le lendemain, un message posthume, rédigé en avril “en cas de décès”, a été publié sur son compte : il y appelait à “ne pas oublier Gaza”.
L’événement a provoqué de vives réactions à l’échelle internationale. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a dénoncé cette attaque, rappelant que “les journalistes sont des civils et ne doivent jamais être pris pour cible”. L’organisation basée à New York a aussi mis en cause la tendance d’Israël à accuser des journalistes sans preuves solides, soulevant de graves inquiétudes sur la liberté de la presse.
De son côté, l’Union des journalistes palestiniens a condamné la frappe, la qualifiant d’“assassinat délibéré”.
Ce drame s’inscrit dans un contexte de tensions durables entre Israël et Al Jazeera. Depuis mai 2024, la chaîne est interdite de diffusion en Israël, accusée de collusion avec le Hamas.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu multiplie les accusations à l’encontre de ses journalistes, les présentant comme des agents du mouvement islamiste.
