À quelques jours de la conférence internationale sur la solution à deux États, coorganisée par la France et l’Arabie saoudite à New York, Emmanuel Macron a surpris en annonçant que la France reconnaîtrait un État palestinien en septembre, lors de l’Assemblée générale des Nations unies.
Cette décision intervient dans un contexte de forte tension au Proche-Orient : la guerre à Gaza s’intensifie, la famine s’aggrave et les perspectives de paix semblent s’éloigner. Pourtant, pour le président français, cette reconnaissance vise à relancer une dynamique politique, en ouvrant la voie à une solution durable fondée sur la coexistence de deux États.
Une réponse à la dégradation de la situation
La déclaration du président français semble avoir été précipitée par plusieurs facteurs : le vote récent de la Knesset appelant à l’annexion de la Cisjordanie, l’aggravation dramatique de la situation humanitaire à Gaza, et l’ouverture imminente de la conférence diplomatique à New York.
Dans ce cadre, la reconnaissance d’un État palestinien par la France, après celle de 148 autres pays, s’inscrit comme un signal politique fort. Elle entend récompenser les acteurs palestiniens engagés dans la coopération, tout en isolant le Hamas et en appelant à une réforme profonde de l’Autorité palestinienne, notamment par la tenue d’élections en 2026.
Ni carte, ni frontières, mais un processus politique
Cette reconnaissance, bien qu’historique, ne s’accompagne pas pour l’instant de décisions concrètes sur les frontières de l’État palestinien ou sur le statut de Jérusalem. Toutefois, Paris espère qu’elle puisse enclencher un processus collectif de négociation, soutenu par une majorité de pays et une implication active des diplomaties occidentales et arabes.
Les diplomates travaillent également à une mission de stabilisation internationale, à déployer après un cessez-le-feu, et à une nouvelle gouvernance pour les territoires palestiniens.
Faire pression sur Israël
L’un des objectifs de la conférence de New York est de renforcer la pression internationale sur Israël, en soulignant son isolement croissant. Il s’agit d’envoyer un message clair : les partenariats régionaux et les perspectives de normalisation avec les États arabes seront conditionnés à l’établissement d’un État palestinien.
L’Arabie saoudite, coorganisatrice de la conférence, y voit aussi une opportunité de consolider son rôle régional, tout en répondant à la colère de sa jeunesse face au drame de Gaza et en évitant des vagues de déplacement de populations vers ses frontières.
Une reconnaissance, et après ?
Si certains estiment que cette décision « fait le jeu du Hamas », Paris défend une position inverse : reconnaître la Palestine, c’est donner une légitimité à ceux qui croient à une paix négociée, et marginaliser les extrémistes.