La présidence syrienne a annoncé, samedi 19 juillet, un cessez-le-feu immédiat dans la province de Soueïda, dans le sud du pays, appelant toutes les parties impliquées à respecter cet accord pour mettre fin aux violences.
Cette décision intervient après un accord négocié par les États-Unis entre la Syrie et Israël, conclu vendredi soir, et alors que la province connaît depuis plusieurs jours de violents affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines, ayant fait au moins 718 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Dans une déclaration télévisée, le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh a renouvelé son engagement à protéger les minorités du pays. « L’État syrien s’engage à défendre toutes les communautés syriennes et condamne fermement les crimes commis à Soueïda », a-t-il affirmé.
Un déploiement en cours et des tensions persistantes
Le ministère syrien de l’Intérieur a annoncé que les forces de sécurité intérieure ont commencé à se redéployer dans la province afin de protéger les civils et rétablir l’ordre. Ce déploiement fait suite à un retrait des forces gouvernementales jeudi, en réponse à des menaces israéliennes.
Malgré l’annonce du cessez-le-feu, des échanges de tirs ont été rapportés vendredi soir à l’entrée ouest de Soueïda. Des combattants issus de tribus sunnites sont venus en renfort aux bédouins, exacerbant la tension sur place. Des témoignages font état de maisons et commerces incendiés dans plusieurs zones, notamment autour du village druze de Walgha.
Crise humanitaire et inquiétudes internationales
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 80 000 personnes ont été déplacées à cause des combats. L’hôpital principal de Soueïda est débordé, ayant reçu plus de 400 corps depuis lundi, dont de nombreuses femmes et enfants.
Cette escalade intervient dans un contexte de fragilité politique, alors que le président intérimaire Ahmad al-Chareh, à la tête d’une coalition d’anciens groupes rebelles, a pris le pouvoir en décembre après la chute de Bachar al-Assad. Le conflit en cours menace de plonger la région dans un nouveau cycle de guerre civile.
Les États-Unis, par la voix de leur émissaire Tom Barrack, ont appelé toutes les composantes syriennes — Druzes, Bédouins, Sunnites et autres — à déposer les armes et à œuvrer ensemble pour construire une Syrie unie et pacifique.