En pleine crise régionale avec les pays du Sahel, l’Algérie est accusée d’avoir expulsé de manière brutale plus de 17.000 migrants subsahariens, majoritairement des femmes et des enfants, vers le désert nigérien.
Depuis plusieurs semaines, les autorités algériennes mènent une vaste campagne de refoulements massifs. Des témoins affirment que ces migrants ont été entassés dans des camions, sans eau ni nourriture, puis abandonnés dans des zones désertiques reculées, à la frontière avec le Niger.
Cette opération intervient dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Alger et les pays de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger). Plusieurs observateurs y voient une manière pour l’Algérie de faire pression sur ses voisins, en utilisant des populations vulnérables comme levier politique.
Une récente émission de France 24 a mis en lumière ces pratiques. Invitée sur le plateau, la chercheuse égyptienne Hiba El Beshbishi, spécialiste des études africaines, a dénoncé la cruauté et l’irresponsabilité de ces expulsions.
Selon elle, l’Algérie agit en dehors de tout cadre humanitaire, sans coordination réelle avec les agences internationales.
« La majorité de ces migrants sont des femmes et des enfants. Les abandonner dans le désert, c’est les condamner à une mort certaine », a-t-elle déclaré.
Du côté algérien, un intervenant présenté comme expert en migration a tenté de justifier ces expulsions sur France 24. Il a affirmé qu’elles se faisaient « en coordination avec des organisations internationales », et visaient « des individus hostiles à la sécurité nationale ».
