Face aux récentes tensions sécuritaires dans la région, la Mauritanie a décidé de verrouiller ses frontières pour contrer toute tentative d’infiltration ou de déstabilisation menée par le Polisario.
Le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, a pris des mesures fermes, marquant un tournant clair dans la relation de Nouakchott avec la milice séparatiste.
Le 21 mai dernier, le chef de l’État a ordonné la fermeture de la zone de Lebriga, située à la frontière algérienne, un point de passage non officiel utilisé par le Polisario.
Malgré les sollicitations de la milice, le président a maintenu sa décision, illustrant sa volonté de préserver la souveraineté et la sécurité du territoire national.
Quelques jours plus tard, le 30 mai, le président mauritanien a reçu une délégation du Polisario conduite par Hamma Salama, « président du Conseil national sahraoui », porteur d’un message de Brahim Ghali.
Si la rencontre semblait diplomatique, elle s’est déroulée en présence de hauts responsables sécuritaires, notamment du directeur du renseignement extérieur et de responsables militaires. Un signal fort montrant que les discussions étaient d’ordre sécuritaire plus que protocolaire.
Ce durcissement mauritanien intervient dans un climat de méfiance croissante à l’égard du Polisario, dont les mouvements sont perçus comme une menace potentielle, notamment dans un contexte sahélien marqué par l’instabilité, la montée des trafics et la présence de groupes armés actifs dans la région.
L’armée mauritanienne a d’ailleurs été redéployée le long des frontières avec l’Algérie, renforçant la surveillance des brèches régulièrement utilisées par le Polisario.
Depuis son investiture, El Ghazouani a pris ses distances avec le groupe séparatiste. Un geste symbolique avait déjà marqué cette orientation : son refus de poser aux côtés de Brahim Ghali lors de sa prise de fonction.
Dans le même temps, les relations entre la Mauritanie et le Maroc se sont consolidées, comme en témoigne la visite privée du président mauritanien, reçu chaleureusement par le Roi Mohammed VI.
