En 2023, l’État a prévu un budget de 140 millions de dirhams (MDH) pour soutenir les partis politiques. Cette enveloppe devait couvrir leurs frais de gestion, l’organisation des congrès nationaux ordinaires ainsi que les études et missions politiques. Cependant, selon le rapport de la Cour des comptes, seuls 17 partis ont pu bénéficier effectivement de ce soutien, pour un montant total de 60,38 MDH, soit à peine 43 % des crédits alloués.
Un soutien spécifique de 100.813 dirhams a également été accordé à un seul parti dans le cadre de l’encouragement à la représentativité politique des femmes.
Des critères non remplis
D’après le rapport, 16 partis n’ont pas reçu d’aide faute de remplir les conditions légales requises. Résultat : le soutien total a baissé de 25,5 % par rapport à 2022, où il s’élevait à 81,17 MDH.
Répartition du soutien
- 99,21 % du soutien a servi à couvrir les frais de gestion des partis.
- 0,62 % ont été utilisés pour organiser les congrès ordinaires.
- 0,17 % ont été consacrés à la promotion de la participation politique des femmes.
Baisse des ressources propres
En 2023, les ressources globales déclarées par 27 partis ont atteint 104,97 MDH, dont 58 % provenaient de l’État et 42 % des ressources propres (44,49 MDH). Ces dernières ont chuté de plus de 38 % par rapport à 2022, en raison notamment de la baisse :
- des produits non courants (de 19,21 MDH à 4,79 MDH),
- des cotisations des adhérents (de 52,49 MDH à 39,60 MDH).
Fait marquant : 92 % des ressources déclarées sont concentrées entre neuf partis, soit un total de 96,97 MDH.
Observations de la Cour des comptes
Le rapport signale des irrégularités concernant environ 1,72 MDH touchant huit partis. Il s’agit notamment :
- d’un manque de justificatifs pour certains encaissements,
- d’encaissements en espèces dépassant le plafond légal (865.900 DH pour quatre partis).
La Cour appelle à une meilleure rigueur dans la gestion financière des partis et au respect des règles en vigueur pour garantir la transparence de la vie politique.