Lors d’une conférence de presse, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a abordé les préoccupations soulevées par les journalistes concernant les récents événements à Fnideq et la question de l’immigration vers les îles Canaries. Il a réaffirmé la volonté du Maroc de rapatrier tous les migrants en situation irrégulière, y compris les mineurs, ayant prouvé leur nationalité marocaine.
À la suite de la visite de Fernando Clavijo, président des îles Canaries, le mardi, Bourita a souligné que le Maroc a toujours été prêt à accueillir les migrants irréguliers de nationalité marocaine, tout en signalant que les difficultés résident principalement dans les procédures mises en œuvre par les pays européens concernés.
Le ministre a également insisté sur le fait que la question de l’immigration ne devrait pas être amplifiée, précisant que les chiffres relatifs aux migrants, qu’ils soient réguliers ou irréguliers, en provenance d’Afrique vers l’Europe, demeurent relativement faibles. Il a mis en lumière que le débat sur l’immigration en Europe est souvent alimenté par un discours de peur, influencé par des considérations politiques, alors que la réalité sur le terrain diffère de ces discours.
Bourita a insisté sur le fait que cette petite proportion de migrants ne devrait pas être ignorée, en ajoutant que le Maroc considère la traite des êtres humains comme un crime et adopte une approche ferme contre les réseaux criminels impliqués. Il a également rappelé que le Maroc, au cours des dernières années, a accueilli environ soixante mille migrants irréguliers qui se sont désormais intégrés dans la société marocaine. Le ministre a assuré que le pays continue de renforcer ses capacités sécuritaires et ses ressources pour éviter de devenir une simple zone de transit pour les réseaux de traite des êtres humains, comme cela a été observé récemment lors des événements de Fnideq.
Concernant le rapatriement des mineurs non accompagnés ayant migré illégalement vers l’Europe, Bourita a précisé que cela dépend des pays européens. Des discussions ont été engagées à ce sujet, bien que des complications juridiques compliquent le processus.
Le ministre a décrit le dossier de l’immigration comme complexe et multidimensionnel, suscitant des questions continues sur les motivations de la migration et les choix des routes empruntées. Il a souligné que limiter le problème aux pays de transit est une approche erronée.
Fernando Clavijo a salué les efforts du Maroc dans la gestion de la question migratoire, affirmant que les efforts déployés par Rabat sont extrêmement difficiles et qu’il n’est pas juste de faire porter seul au Maroc la responsabilité de ce dossier. Il a exprimé le désir des îles Canaries de renforcer la coopération avec le Maroc en matière d’immigration, tout comme dans d’autres domaines.