À l’heure où la révolution numérique domine la politique et l’économie dans la plupart des régions du monde, le continent africain connaît des vagues de coupures d’Internet, dont la plupart sont intentionnelles et coïncident avec des élections et des manifestations politiques.
Répercussions du blocage d’Internet en Afrique
Les gouvernements africains font l’objet de vives critiques pour avoir utilisé les coupures d’Internet comme moyen de réprimer les manifestations politiques et les tensions sécuritaires. Malgré les avertissements du Haut-Commissaire aux droits de l’homme sur le danger du blocage d’Internet et le considérant comme un obstacle majeur aux efforts visant à réduire la fracture numérique, de nombreux gouvernements africains continuent de recourir à cette mesure.
Statistiques et chiffres
Selon les données du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, 931 cas de pannes d’Internet ont été enregistrés dans 74 pays entre 2016 et 2021, et la moitié de ces cas se sont produits en Afrique et en Asie, où les pannes ont affecté 52 processus électoraux.
Exemples de coupures d’Internet en Afrique
- Sénégal : le ministère des Communications a bloqué le service Internet sur les téléphones mobiles en février 2023 en raison des protestations de l’opposition contre la décision de reporter les élections présidentielles.
- Kenya : Le gouvernement a suspendu Internet depuis juin 2023 dans le contexte de troubles sécuritaires liés à la nouvelle loi fiscale.
- Mauritanie : le service Internet a été coupé en juillet 2023, coïncidant avec l’annonce des résultats de l’élection présidentielle au cours de laquelle le président Mohamed Ould Ghazouani a remporté un second mandat. Le pays a été le théâtre de protestations généralisées après le rejet des résultats du candidat de l’opposition Biram Dah Abeid.
Impact de la coupure d’Internet
- Économique : le blocage du réseau cause de graves dommages à l’économie et au secteur des affaires.
- Socialement et politiquement : il est utilisé comme un moyen de réprimer les manifestations et les protestations, en restreignant la liberté d’expression et en faisant taire les voix dissidentes.
Censure mondiale sur Internet
Le continent africain se classe au deuxième rang mondial en termes de censure sur Internet après l’Asie. Le continent a connu 620 pannes d’Internet au cours des dix dernières années, affectant au moins 52 processus électoraux entre 2016 et 2021.
Lois et procédures
Des rapports indiquent que les lois sur la censure des communications en Afrique visent principalement à faire taire les voix antigouvernementales. Rien qu’en 2019, 14 pays africains ont dû perturber l’accès à Internet en raison d’élections politiques.