Dans un contexte marqué par la discrétion, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est arrivé ce vendredi à Damas, marquant la première visite d’un ministre des Affaires étrangères de l’Union Européenne en Syrie depuis le départ de l’ancien président, Bashar Al-Assad.
Le soutien de la France à la transition politique syrienne
Lors de sa visite à l’ambassade de France à Damas, Jean-Noël Barrot a réaffirmé le soutien de la France aux aspirations du peuple syrien en faveur d’une transition politique pacifique. Le ministre a exprimé son souhait que la Syrie devienne « un pays souverain, stable et paisible ». Il a souligné qu’en dépit des défis persistants, les récents développements ont ravivé l’espoir parmi les Syriens. Toutefois, il a précisé que cet espoir restait fragile. “Avant moins d’un mois, un nouvel espoir a émergé grâce à l’engagement des Syriens, un véritable espoir, mais qui demeure fragile”, a-t-il déclaré.
Visite du tristement célèbre prison de de Sednaya
En plus de ses rencontres diplomatiques, des photos exclusives ont révélé que Jean-Noël Barrot, accompagné de son homologue allemand, Annalena Baerbock, a visité le tristement célèbre pénitencier de Sednaya à Damas, un site symbolique des violations des droits humains en Syrie. Cette visite a été effectuée en présence des deux ministres et de leurs délégations respectives.
Rencontre avec les dirigeants syriens et la société civile
Le ministre français a également prévu de rencontrer le vice-président syrien, Ahmad al-Shara, ainsi que des représentants de la communauté chrétienne et des acteurs de la société civile syrienne. Ces discussions visent à comprendre les besoins des différentes communautés en Syrie et à encourager un dialogue inclusif pour le futur du pays.
Les attentes européennes pour la Syrie
Avant son arrivée, Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande, a posé des conditions claires pour la reprise des relations diplomatiques avec la Syrie et l’Union Européenne. Elle a précisé dans un communiqué qu’elle venait à Damas « la main tendue », mais avec des attentes précises vis-à-vis des nouvelles autorités syriennes.
Selon Baerbock, une « nouvelle ère » ne pourra commencer que si tous les Syriens, indépendamment de leur origine ethnique ou religieuse, participent au processus politique. Elle a également insisté sur l’importance de renforcer les capacités de l’État syrien pour qu’il puisse exercer ses fonctions de manière efficace et indépendante.
L’unité nationale, une priorité pour l’Union Européenne
L’Union Européenne, par la voix de ses représentants, a rappelé à la Syrie qu’elle attend la formation d’un gouvernement inclusif qui reflète toutes les facettes de la société syrienne, tout en protégeant les droits des femmes et des minorités. En outre, l’UE a insisté sur la nécessité de prévenir tout retour des groupes terroristes dans le pays.
Les ambitions du gouvernement syrien sous la direction de Ahmad al-Sharaa
Le vice-président syrien, Ahmad al-Sharaa, qui est devenu le dirigeant de facto de la Syrie après la chute de Bashar al-Assad le 8 décembre dernier, a réaffirmé les intentions de l’administration actuelle de renforcer les relations avec les pays arabes et occidentaux. Le gouvernement syrien insiste sur l’importance de préserver la diversité et les spécificités de la société syrienne, soulignant que le pays ne peut être gouverné sous une seule couleur politique.