Le Maroc reste l’un des pays exempts de malaria, selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), publié ce mercredi. Le pays a obtenu cette certification en 2010, après avoir signalé ses derniers cas de malaria entre 2004 et 2008. Cette distinction place le Maroc aux côtés de pays comme les États-Unis et l’Espagne sur la carte des nations libres de cette maladie.
Un programme national de lutte contre la malaria
Le Maroc a adopté un programme national efficace de lutte contre la malaria, contribuant ainsi à l’éradication de cette maladie sur son territoire. Selon l’OMS, le Maroc fait partie des trois pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ayant obtenu la certification de pays exempt de malaria, aux côtés de l’Égypte et des Émirats Arabes Unis.
L’Afrique face à une hausse des décès liés à la malaria
Malheureusement, la situation est très différente dans de nombreuses régions d’Afrique. En 2023, l’OMS a rapporté une estimation de 52,4 décès pour 100 000 personnes en raison de la malaria, un chiffre qui rappelle les niveaux de mortalité d’avant la pandémie de Covid-19. Cette recrudescence s’explique en partie par les perturbations sanitaires causées par la pandémie mondiale, mais aussi par des facteurs structurels, notamment des systèmes de santé fragiles et un financement insuffisant.
Le financement insuffisant et ses conséquences
Le rapport de l’OMS souligne également le problème persistant du financement de la lutte contre la malaria en Afrique. En 2023, les investissements ont atteint environ 4 milliards de dollars, bien en deçà des 8 milliards de dollars nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre la maladie. Ce manque de financement se traduit par des lacunes dans la fourniture d’insecticides et de médicaments contre la malaria.
Les défis mondiaux : tensions sécuritaires et changements climatiques
Le rapport met aussi en lumière les défis supplémentaires auxquels sont confrontées les nations africaines, notamment la fragilité des systèmes de santé, les tensions sécuritaires, les catastrophes naturelles, le changement climatique, et les flux migratoires. Ces facteurs compliquent encore la lutte contre la malaria, en augmentant la vulnérabilité des populations à cette maladie potentiellement mortelle.
Alors que le Maroc continue de se distinguer par son succès dans la lutte contre la malaria, le reste du continent africain doit faire face à des défis majeurs pour éradiquer cette maladie. L’OMS appelle à des efforts accrus en matière de financement, d’amélioration des systèmes de santé et de renforcement des capacités face aux défis environnementaux et sécuritaires.