Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barault, a déclaré que Paris s’efforce d’accélérer la mise en place d’un prêt destiné à l’Ukraine, afin de renforcer ses capacités militaires en utilisant les revenus issus des actifs russes gelés.
Cette annonce a été faite par Barault avant la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, prévue ce lundi à Luxembourg. Il a précisé que le soutien à l’Ukraine inclura des sanctions supplémentaires contre la Russie, la formation de soldats ukrainiens, ainsi que des financements pour Kiev.
« Nous avons avancé sur le projet de prêt que nous envisageons pour l’Ukraine, basé sur les revenus des actifs russes gelés. L’objectif est de renforcer les capacités militaires, technologiques et productives de Kiev », a affirmé Barault.
Le ministre a ajouté que l’Union européenne avait renouvelé son mandat de formation des militaires ukrainiens, ayant déjà formé plus de 60 000 soldats. En outre, il a révélé qu’une brigade de 2 300 soldats formés en France sera prochainement déployée sur les lignes de front.
Lors de la réunion de ce lundi à Luxembourg, les ministres européens discuteront également de nouvelles sanctions contre la Russie et d’une aide militaire accrue pour l’Ukraine.
Par ailleurs, la commission du commerce international du Parlement européen devrait approuver aujourd’hui un mécanisme proposé par la Commission européenne, visant à accorder un prêt de 35 milliards d’euros à l’Ukraine, toujours financé par les revenus des actifs souverains russes gelés.
La Russie a qualifié ce gel d’actifs d’« illégal » et accuse l’Union européenne de viser non seulement les fonds étatiques russes, mais aussi des avoirs privés. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a averti que Moscou prendra des mesures pour répondre à la saisie de ses actifs par l’Occident, envisageant même de retenir des fonds étrangers en Russie.
Moscou considère également que l’appui militaire occidental à l’Ukraine entrave les efforts de paix et transforme les membres de l’OTAN en partie prenante directe du conflit. Lavrov a souligné que toute livraison d’armes à l’Ukraine pourrait devenir une cible légitime pour les forces russes.
Lavrov a rappelé que les États-Unis et l’OTAN sont directement impliqués dans le conflit, non seulement par les fournitures d’armements, mais également par la formation de militaires dans des pays tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et la France.