Les rapports médiatiques se multiplient concernant la réémergence de la malaria dans plusieurs régions du sud de l’Algérie, notamment à Ain Guizam et à Bordj Badji Mokhtar. Cela survient cinq ans après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que le pays était exempt de cette maladie.
La semaine dernière, le ministère de la Santé algérien a annoncé des cas de malaria et de diphtérie dans le sud, attribués à des « cas importés en provenance de pays touchés ». Toutefois, de nombreux habitants s’expriment sur les réseaux sociaux sur la montée des infections de malaria et de diphtérie, exacerbée par les récentes inondations dans la région. Ils soulignent également les difficultés rencontrées pour traiter les patients, ainsi qu’un manque de couverture vaccinale.
Les mesures annoncées à Alger pour faire face à cette crise sanitaire dans le sud témoignent d’une situation préoccupante, nécessitant l’envoi urgent de médicaments et d’équipes médicales par voie aérienne, ainsi que l’intervention d’experts pour évaluer les besoins.
Alors que les autorités sanitaires algériennes réfutent les informations circulant sur les réseaux sociaux, elles demeurent silencieuses sur la fourniture de données précises et fiables concernant l’évolution de la situation sanitaire dans les zones touchées.
À ce jour, les chiffres officiels proviennent uniquement de Kamel Sahnouni, président de l’Agence algérienne de sécurité sanitaire. Ce dernier a déclaré à la radio nationale que depuis fin août, 421 cas de malaria avaient été recensés, principalement à Ain Guizam. Il a également indiqué que la wilaya de Tamanrasset enregistre un ou deux cas de diphtérie par jour, soulignant que la gestion des malades de la malaria et de la diphtérie est particulièrement problématique dans les régions éloignées, qui manquent d’infrastructures sanitaires adéquates et où certains établissements fonctionnent déjà à pleine capacité en raison de la forte pression.
Rappelons qu’en 2019, l’OMS avait déclaré l’Algérie exempte de malaria, une reconnaissance accordée lorsque le pays parvient à stopper la transmission de la maladie au niveau local pendant au moins trois années consécutives.
Les estimations de l’OMS révèlent que 229 millions de cas de malaria ont été enregistrés et 409 000 décès en résultant en 2019. Le continent africain supporte une part élevée du fardeau mondial de la malaria, représentant 94 % des cas et des décès liés à cette maladie cette année-là.
Les enfants de moins de cinq ans sont les plus vulnérables à la malaria, avec environ deux tiers des décès dus à cette maladie dans le monde en 2019.