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Projet de loi de finances: Akesbi alerte sur un budget opaque

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L’économiste marocain Najib Akesbi a livré une analyse critique du Projet de Loi de Finances (PLF) 2026, actuellement examiné à la Chambre des conseillers. Dans une intervention diffusée sur sa chaîne YouTube, il a mis en garde contre ce qu’il qualifie d’« évolution inquiétante » dans la gestion des finances publiques, pointant une fragmentation croissante du budget et un manque de transparence.

Selon Akesbi, le recours accru aux « financements innovants » un dispositif introduit en 2020 contribue à démanteler la structure budgétaire classique. Ces mécanismes, fondés sur la cession et la location rétroactive d’actifs publics, permettent au gouvernement de mobiliser rapidement des ressources, mais au prix d’une dépendance financière jugée dangereuse. L’économiste affirme que ces opérations masquent le déficit réel et reportent les coûts sur les générations futures.

Il estime également que le budget 2026 a subi des modifications importantes en dernière minute, notamment l’augmentation des budgets de la santé et de l’éducation à 140 milliards de dirhams, conformément aux Hautes Instructions Royales. Ces ajustements révélés tardivement constituent, selon lui, des zones d’ombre persistantes dans la construction budgétaire.

Akesbi reproche au gouvernement un « optimisme excessif », citant notamment une prévision de croissance de 4,6 %, difficilement atteignable en l’absence de bonnes conditions agricoles. Ce biais, explique-t-il, permet de réduire artificiellement le déficit annoncé.

Il estime le déficit réel à 171 milliards de dirhams, bien supérieur aux chiffres communiqués, et souligne que la dette sert de plus en plus à rembourser d’anciens emprunts plutôt qu’à financer l’investissement.

Sur le plan fiscal, Akesbi dresse un constat alarmant : la hausse de 13,6 % des recettes fiscales en 2026 provient surtout de l’inflation, de l’élargissement de l’assiette fiscale et d’un contrôle renforcé, touchant particulièrement la classe moyenne, les ménages modestes et les PME. À l’inverse, la contribution des grands contribuables reculerait, accentuant les inégalités.

Il pointe également l’opacité entourant les comptes spéciaux du Trésor, qui représentent 22 % des dépenses publiques. Ces fonds, utilisés avec une large marge de manœuvre, échappent souvent au contrôle parlementaire.

Akesbi s’attarde enfin sur l’ampleur inédite des financements innovants : 126 milliards de dirhams mobilisés entre 2019 et 2025, dont plus de 592 biens publics transférés, principalement à la CDG et à la CMR. Selon lui, ces mécanismes reviennent à « faire payer deux fois » le citoyen : lors de la vente de l’actif, puis à travers les loyers payés par l’État pour continuer à utiliser les bâtiments cédés.

L’économiste conclut en appelant à une plus grande transparence budgétaire et à un réel courage politique pour faire face aux déséquilibres structurels des finances publiques.

poup

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