Dans une démarche inédite visant à renforcer son rôle dans le développement économique du Royaume, le directeur général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Khalid Safir, a annoncé le lancement d’une nouvelle stratégie de gestion des actifs nationaux, reposant sur le principe de « l’ingénierie ouverte ».
Cette approche consiste à confier une partie de la gestion des actifs de la CDG, évalués à environ 15 milliards de dirhams, à des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM).
L’annonce a été faite lors de la conférence annuelle de l’Association Marocaine des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement (ASFIM). À cette occasion, M. Safir a souligné que le Maroc vit une phase charnière de son développement, soutenue par des avancées diplomatiques majeures, notamment la récente résolution du Conseil de sécurité favorable au Royaume ainsi que par les opportunités économiques liées à l’organisation de la Coupe du Monde 2030.
Selon lui, l’épargne nationale demeure un pilier essentiel pour réduire la dépendance aux financements extérieurs. Le rôle de la CDG est donc de collecter, sécuriser et orienter cette épargne vers des investissements durables, à travers des instruments de dette ou de participation au capital.
Cette nouvelle stratégie vise à ouvrir davantage la gestion des actifs à des acteurs externes, afin de bénéficier de leur expertise, d’améliorer la performance financière du portefeuille et de diversifier les modes d’investissement.
Grâce à cette ouverture, la CDG pourra se concentrer sur ses chantiers stratégiques, tout en lançant, dans les prochains mois, un processus de délégation progressive de 15 milliards de dirhams d’actifs.
M. Safir a précisé que cette approche s’inscrit dans une vision de long terme : faire de la CDG un moteur du changement économique, tout en offrant aux sociétés de gestion privées de nouvelles opportunités de développement et en renforçant la compétitivité du marché financier marocain.
Plus de 25 ans après l’intégration des OPCVM dans le paysage financier national, ces instruments jouent désormais un rôle clé dans la mobilisation de l’épargne et son orientation vers l’économie réelle.
La CDG souhaite désormais accélérer leur contribution au financement de la croissance, notamment à travers de nouveaux outils financiers : fonds de dette, produits hybrides, ou encore fonds dédiés aux projets d’infrastructures.
Enfin, Khalid Safir a insisté sur la nécessité d’un meilleur équilibre entre investissements obligataires et actions, afin de stimuler l’investissement productif, encourager l’innovation et renforcer la croissance du secteur privé.
Cette initiative s’inscrit dans une vision globale : approfondir le marché des capitaux, consolider la position de la CDG en tant qu’acteur clé du développement national, et ouvrir la voie à une plus grande participation du secteur privé dans la transformation économique du Maroc.
