Malgré les records atteints par les indices américains, l’inquiétude commence à poindre à Wall Street. Plusieurs analystes et dirigeants avertissent que le marché pourrait connaître une correction, notamment en raison de la surévaluation liée à l’essor des actions liées à l’intelligence artificielle.
Le gestionnaire de fonds spéculatifs Michael Burry a expliqué : « Parfois, on observe des bulles ; parfois, on peut agir, et parfois la meilleure solution est de rester en dehors », soulignant les risques croissants.
En septembre, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, avait déjà exprimé sa préoccupation concernant les valorisations élevées, notant que les prix des actifs dépassaient largement les niveaux normaux selon plusieurs indicateurs. Cette situation est accentuée par l’optimisme autour de l’intelligence artificielle et des possibles baisses de taux d’intérêt.
Parmi les mises en garde, Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, a évoqué un risque de recul important sur les six prochains mois à deux ans, notamment à cause du marché du crédit privé, dont trois quarts se situent aux États-Unis et dépassent deux trillions de dollars. Le FMI a souligné que plus d’un tiers des emprunteurs du crédit privé paient des intérêts supérieurs à leurs profits, rendant le système fragile.
La Réserve fédérale intervient régulièrement pour stabiliser la liquidité sur le marché, via des opérations de “repo”, mais le déséquilibre persiste. La concentration de la valeur des entreprises dans les géants de la tech – représentant 37 % de l’indice S&P 500 – accentue également la vulnérabilité du marché.
Selon les scénarios économiques :
- Croissance économique modérée : correction légère de 5 à 10 %.
- Ralentissement et inflation persistante : correction de 10 à 15 %.
- Récession plus marquée : baisse de 20 à 30 %.
Le ratio cours/bénéfice corrigé de l’inflation (indice Shiller) a atteint 40, proche du record de 1999, ce qui témoigne de valorisations élevées. David Solomon (Goldman Sachs) estime un risque de correction de 10 à 20 % sur 12 à 24 mois, tandis que certains experts rappellent que de petites corrections font partie de la dynamique normale des marchés.
Pour les actions liées à l’intelligence artificielle, Cathy Wood (ARK Invest) reste prudente mais optimiste, estimant qu’il ne s’agit pas d’une bulle, même si des fluctuations temporaires sont possibles.
Face à ces signaux, les analystes recommandent prudence et suivi attentif des indicateurs économiques, des marchés du crédit et des interventions de la Réserve fédérale.
