Les prix des légumes de base, comme la tomate, la pomme de terre ou l’oignon, continuent de grimper sur les marchés marocains. À Casablanca, Rabat ou Marrakech, il est désormais courant de voir le kilo de ces produits dépasser les 7 dirhams. Une situation qui pèse lourdement sur le budget des familles, surtout celles à revenu modeste.
Derrière cette flambée, plusieurs causes : la sécheresse persistante, la pression sur les ressources en eau, mais aussi une politique agricole qui favorise les exportations, parfois au détriment de l’approvisionnement du marché local. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer un déséquilibre qui met en danger la sécurité alimentaire des citoyens.
Durant le Ramadan 2025, les tomates étaient vendues à 5 DH/kg et les pommes de terre à 4 ou 5 DH/kg, des prix qui montaient encore dans certains quartiers huppés. Pourtant, dans les marchés de gros, les prix étaient bien plus bas, autour de 2 à 4 DH/kg. Une différence qui soulève la question de la spéculation dans les circuits de distribution.
Sur les réseaux sociaux, notamment sur Reddit, de nombreux internautes dénoncent cette situation :« Des légumes presque aussi chers qu’en France, alors que le SMIC y est cinq fois plus élevé. »
Face à cette pression, plusieurs experts appellent à revoir en profondeur le modèle agricole actuel. Parmi les propositions :
- Donner la priorité au marché local avant d’exporter, afin d’assurer des prix accessibles aux citoyens.
- Réserver l’usage de l’eau dessalée pour l’agriculture destinée à l’export, avec des coûts à la charge des exportateurs, afin de préserver les ressources en eau douce.
- Renforcer la régulation du marché intérieur, en luttant contre les spéculateurs et en assurant une meilleure transparence des prix de la ferme au consommateur.
