Alors que la saison estivale touche à sa fin, de nombreuses familles marocaines n’ont pas pu profiter de leurs vacances comme elles l’espéraient. En cause : la flambée des prix qui affecte tous les aspects du quotidien, réduisant fortement le pouvoir d’achat et rendant les séjours estivaux de plus en plus inaccessibles.
Malgré les images de plages bondées qui circulent sur les réseaux sociaux, la réalité est bien différente pour une grande partie de la population. Hôtels, restaurants, carburant, loisirs… tout coûte plus cher, poussant de nombreuses familles à revoir ou à annuler leurs plans de vacances.
Chute des réservations dans les stations balnéaires
Les professionnels du secteur confirment cette tendance. À Sidi Rahal, par exemple, le taux d’occupation des résidences ne dépasse pas 60 %, loin des 100 % habituels. Les Marocains résidant à l’étranger, qui formaient autrefois une clientèle importante, sont aussi moins nombreux cette année. Résultat : une fréquentation en baisse, même dans les destinations locales.
Les agences de voyages marocaines tirent la sonnette d’alarme. Selon elles, le tourisme intérieur pourrait être une solution pour relancer le secteur, à condition de rendre les séjours plus abordables, notamment pour les familles nombreuses. Elles appellent à une meilleure implication de l’État, à une amélioration des infrastructures et à une révision des tarifs.
Des chiffres en légère hausse malgré tout
Malgré ces difficultés, certains signes positifs sont à relever. D’après les statistiques, le marché du tourisme intérieur a connu une progression de 5 % à fin mai 2025, par rapport à la même période de 2024. Le tourisme local représente aujourd’hui environ un tiers des nuitées enregistrées dans le pays.
Vers un nouveau modèle de vacances
Face à l’inflation, les habitudes changent. Les vacanciers optent pour des destinations proches, des séjours plus courts ou attendent les dernières minutes pour profiter de bons plans. Voyager devient un exercice d’équilibre entre plaisir et budget maîtrisé.
Cette réalité touche d’ailleurs de nombreux pays, où l’ensemble de la chaîne touristique subit les hausses liées à l’énergie, aux matières premières, ou encore aux exigences environnementales croissantes.
Un tourisme plus réfléchi et responsable
Si l’été 2025 a été plus compliqué pour beaucoup, il pourrait aussi marquer un tournant vers un tourisme plus responsable et plus local. Moins de kilomètres, plus d’authenticité, et une recherche de qualité plutôt que de quantité. Une évolution qui pourrait, à long terme, bénéficier à l’économie locale tout en préservant les ressources du pays.