La Bourse de Casablanca enregistre une performance historique en 2025. Son indice principal, le MASI, est en passe d’atteindre les 20 000 points, avec une progression de plus de 34 % depuis le début de l’année.
Cette forte dynamique a porté la capitalisation boursière au-delà du seuil symbolique de 1 000 milliards de dirhams, un record qui reflète la confiance croissante des investisseurs dans l’économie marocaine.
Cependant, cette euphorie masque un défi structurel : la faible profondeur du marché. Avec seulement 78 entreprises cotées et un rythme lent d’introductions en Bourse, les analystes estiment que le marché ne parvient pas à jouer pleinement son rôle de levier de financement de l’économie.
Ce déséquilibre entre l’offre et la demande s’est confirmé lors des dernières introductions en Bourse. L’introduction de Vicen, spécialisée dans les équipements médicaux, a attiré des demandes de souscription de plus de 32 milliards de dirhams. De même, l’introduction de TGCC, entreprise du secteur de la construction, a mobilisé plus de 82 000 investisseurs, avec des demandes atteignant 92,6 milliards de dirhams.
Dans ce contexte, le rôle de l’État est jugé crucial. Bien que le gouvernement encourage les entreprises privées à s’introduire en Bourse via des incitations fiscales, les introductions d’entreprises publiques restent absentes.
Pour Farid Mezouar, directeur exécutif de FL Markets, l’État gagnerait à dynamiser le marché en cédant des parts dans de grandes entreprises publiques comme Tanger Med ou la RAM, afin de financer ses investissements sans recourir à l’endettement extérieur.
Malgré cet engouement, certains analystes mettent en garde contre une surévaluation de certaines actions, notamment dans les secteurs de la construction et de la santé. D’autres, au contraire, estiment que la hausse actuelle repose sur des fondamentaux solides, avec une croissance réelle des entreprises, tant au niveau national qu’international.
Ce contexte traduit aussi un changement dans les préférences des investisseurs, qui misent de plus en plus sur des entreprises en croissance durable, ce qui explique le succès notable des dernières introductions en Bourse.
