Le programme gouvernemental Forsa, lancé pour promouvoir l’auto-emploi et soutenir les jeunes porteurs de projets, est aujourd’hui fortement critiqué au sein du Parlement. Plusieurs voix mettent en garde contre des blocages structurels susceptibles de compromettre ses objectifs et de susciter une désillusion croissante chez les bénéficiaires.
Des retards préoccupants dans la distribution des aides
Selon le quotidien Al Akhbar, la députée Hanan Ftarras, du groupe socialiste d’opposition, a adressé une question écrite à la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor. Elle y réclame des éclaircissements sur les dysfonctionnements structurels qui freinent la mise en œuvre du programme Forsa.
Moins de 45 % des bénéficiaires sélectionnés ont reçu l’aide financière promise, bien que les résultats de sélection aient été annoncés depuis plusieurs mois. Pendant ce temps, environ 55 % des dossiers demeurent bloqués dans les services administratifs, alors que 78 % des candidats répondent aux critères techniques et administratifs exigés.
Une pression sociale grandissante
La députée souligne l’urgence d’appliquer les orientations royales, qui appellent à accélérer les dispositifs de soutien à la jeunesse, surtout en période de crise socio-économique. Dans l’attente du financement, certains porteurs de projets ont dû recourir à des emprunts ou suspendre leurs activités.
Des abus dans l’usage des financements
Un rapport de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT) révèle que plusieurs bénéficiaires ont détourné les financements à des fins personnelles ou de consommation. En conséquence, des avertissements juridiques ont été envoyés par les organismes prêteurs, notamment en raison de retards dans le remboursement des échéances.