Malgré leur rôle crucial dans l’économie nationale, les petites entreprises marocaines continuent de faire face à des obstacles importants qui freinent leur développement et menacent leur pérennité.
Une étude de terrain récente, menée par l’Instance marocaine des petites entreprises, met en lumière les difficultés fiscales, sociales et financières rencontrées par ces structures. Réalisée auprès d’un échantillon de 670 petites entreprises, l’enquête révèle que près de 74 % des dirigeants interrogés estiment que le système fiscal actuel n’est pas adapté à la réalité de leur activité.
Selon eux, la fiscalité appliquée manque de flexibilité et impose des exigences comparables à celles des entreprises moyennes et grandes, sans tenir compte de leurs capacités limitées.
Les résultats de l’étude ont été présentés vendredi lors d’une conférence de presse organisée à la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Rabat – Salé – Kénitra. L’un des points mis en avant est le poids des charges sociales, considéré comme excessif : 76 % des répondants affirment rencontrer des difficultés à déclarer leurs salariés auprès de la CNSS et à s’acquitter de l’impôt sur le revenu, ce qui freine souvent leur intégration totale dans le cadre légal.
Autre fait marquant : la moitié des entreprises interrogées ne sont pas informées de l’existence de programmes de soutien qui leur sont destinés, révélant ainsi une défaillance dans la communication et l’accompagnement institutionnel.
Du côté du financement, 90 % des répondants jugent les conditions d’accès au crédit trop complexes et contraignantes, avec des exigences de garanties jugées disproportionnées par rapport à leurs moyens.
En parallèle, plus de 80 % des dirigeants pointent la concurrence déloyale du secteur informel, qui exerce une pression importante sur leur activité. L’absence d’obligations fiscales et sociales pour les acteurs non déclarés déséquilibre les règles du jeu économique et rend difficile toute compétitivité loyale.
