Anas Sefrioui, président du groupe immobilier Addoha, réapparaît en tête du classement des fortunes au Maroc, avec une fortune estimée à 1,6 milliard de dollars, selon Forbes, partageant la première place avec Othman Benjelloun, patron de Bank of Africa, et devançant Aziz Akhannouch, l’actuel chef de gouvernement.
Discret depuis plusieurs années, Sefrioui s’était retrouvé au cœur de rumeurs, notamment en avril dernier, lorsqu’un tabloïd britannique annonçait une acquisition potentielle du club anglais Sheffield Wednesday : une information rapidement démentie par des proches soulignant sa réputation de confidentialité.
Au-delà de l’immobilier, la fortune de Sefrioui s’étend désormais à plusieurs secteurs :
- Immobilier : le groupe Addoha a enregistré en 2024 un chiffre d’affaires de 2,6 milliards de dirhams, en progression de 22 %, avec un bénéfice net de 304 millions de dirhams (+61 %).
- Expansion internationale : lancement de 100 projets nouveaux, dont 25 en Afrique de l’Ouest, générant près de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires par cette région.
- Ciment : il contrôle « Ciment de l’Atlas » au Maroc et détient « Cimaf » en Afrique de l’Ouest, ainsi que « Vracs de l’Estuaire » en France.
- Pharmaceutique : via l’entreprise familiale Omnium Industries, il a acquis Afric PhAR, dirigé par son fils, avec un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions de dirhams.
- Agroalimentaire : il préparerait une entrée dans ce secteur, selon Magazine Jeune Afrique.
Entré dans les affaires en 1988 avec la création d’Addoha, Sefrioui avait connu des débuts fulgurants grâce au logement social. Son introduction en bourse en 2006 et le rachat de la filiale marocaine de la société espagnole Fadesa (2007), puis son expansion en Afrique subsaharienne (depuis 2012), ont renforcé son empire.
En 2015, une controverse l’avait écarté des cercles officiels après une mise en cause dans l’usage du nom royal pour promouvoir ses projets. Cet épisode marque le début de son retrait médiatique et d’une stratégie de discrétion.
Après une période de retrait et de silence stratégique, Anas Sefrioui refait surface aujourd’hui avec force, confirmant son rôle majeur sur la scène économique marocaine et africaine.