À l’approche de la saison estivale, la Brigade nationale des douanes renforce ses mesures de contrôle dans les aéroports et ports marocains, face à une recrudescence du trafic illégal d’or observée ces derniers mois.
Selon des sources douanières bien informées, des contrôles plus stricts seront mis en place, notamment à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, un point de passage majeur durant l’été. Cette période est marquée par une hausse du flux de voyageurs, ce qui favorise les tentatives de contrebande de métaux précieux.
Nouvelles méthodes, nouveaux profils
Les récentes inspections ont révélé une évolution dans les pratiques des trafiquants, avec la diversification des pays d’origine, le changement de profils des passeurs – notamment l’utilisation de femmes âgées ou de personnes occupant des postes administratifs – ainsi qu’une réorientation des itinéraires aériens pour tromper la vigilance des agents.
Ces trafiquants utilisent principalement les aéroports de Casablanca et Marrakech comme points de transit vers d’autres destinations comme la Mauritanie, ou pour introduire de l’or dans le marché local marocain après transformation dans des ateliers agréés.
Coordination renforcée avec les autorités
Les services douaniers s’appuient désormais sur leur cellule d’analyse des risques, qui collecte des données précises sur les voyageurs suspects, les circuits de contrebande, et les compagnies aériennes impliquées. Cette cellule collabore avec l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF) pour vérifier si certaines opérations sont liées à des fonds illicites, notamment issus du trafic de drogue ou de la mendicité organisée.
Parallèlement, les commerçants de bijoux sont appelés à justifier l’origine de leur marchandise par des documents d’import-export. Les inspecteurs soupçonnent l’existence d’un circuit parallèle de fonte et reconditionnement d’or issu de contrebande ou de vol, avec parfois falsification des poinçons douaniers.
Règles pour les voyageurs
Les bijoux personnels déclarés dans les aéroports font aussi l’objet d’une vérification minutieuse. Les voyageurs peuvent transporter, sans déclaration préalable, jusqu’à 500 grammes de bijoux d’occasion (bagues, colliers, bracelets…) à condition que leur quantité et leur valeur correspondent à leur situation sociale.
Ce dispositif s’inscrit dans une stratégie préventive, destinée à endiguer le flux d’or de contrebande, tout en assurant la sécurité économique et douanière du pays.