La plateforme spécialisée « Energy Platform » a révélé que l’arrêt de la centrale solaire Noor 3, la plus grande du Maroc, a engendré des pertes dépassant 51 millions de dollars (environ 500 millions de dirhams) en 2024.
Depuis près d’un an, cette installation de 150 MW est hors service en raison d’une fuite dans son réservoir de sels fondus. Cette panne a fortement impacté la production énergétique du site.
Des pertes importantes pour l’opérateur saoudien Acwa Power
L’entreprise saoudienne Acwa Power, chargée du projet, a annoncé des pertes estimées à 191,6 millions de riyals saoudiens (soit 51,1 millions de dollars) liées à cet arrêt. La reprise des opérations n’est attendue qu’à la fin du premier trimestre 2025.
Cette situation a également retardé le développement de nouvelles centrales solaires au Maroc, le pays faisant face à des problèmes techniques récurrents sur les sites du complexe Noor Ouarzazate.
Un impact direct sur les revenus de l’entreprise
Dans un rapport publié en mai 2024, Acwa Power a signalé une baisse de 5,98 % de ses revenus au premier trimestre, en raison de la diminution des frais de gestion et de construction. L’arrêt de Noor 3 a causé une perte de 80 millions de riyals saoudiens (environ 215 millions de dirhams) sur cette période.
L’entreprise a toutefois confirmé que des travaux de réparation sont en cours. Un nouveau réservoir, doté de technologies avancées, est en construction pour éviter de futurs incidents.
Noor 3 : une centrale essentielle malgré les défis
Noor 3 représente 25 % de la production totale du complexe Noor Ouarzazate, qui demeure le plus grand site de production d’énergie solaire concentrée au monde. Malgré les défis techniques, ce projet alimente plus de 200 000 foyers marocains chaque année.
Grâce à sa technologie basée sur des tours solaires, la centrale permet de stocker l’énergie et de produire de l’électricité même en l’absence de soleil.
Une technologie remise en question
En 2020, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) du Maroc avait recommandé d’abandonner l’énergie solaire concentrée, jugée trop coûteuse face au photovoltaïque et à l’éolien.
Cependant, l’Agence marocaine pour l’énergie durable (Masen) continue de défendre cette technologie, estimant qu’elle joue un rôle clé dans l’amélioration du réseau énergétique national.
Ce défi technique met en lumière les complexités des projets solaires de grande envergure au Maroc et soulève des questions sur l’avenir de cette technologie dans le pays.