Dans son rapport trimestriel sur le Maroc, l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) prévoit une accélération de la croissance économique du Royaume dans les années à venir. Le produit intérieur brut (PIB) marocain devrait progresser de 4,1 % en 2025 et 3,8 % en 2026, en dépit des défis climatiques et économiques.
Ce rebond sera porté par plusieurs facteurs : la reprise de la consommation privée grâce à l’augmentation des revenus réels, la hausse des flux d’investissements étrangers, et la croissance continue du secteur touristique. Le Nouveau Pacte d’Investissement, initié par le gouvernement, jouera également un rôle clé dans le développement industriel et l’expansion des exportations.
Inflation et soutien public : une gestion à ajuster
Malgré une réduction notable de l’inflation sous la barre des 2 % en 2024, l’OCDE prévoit une légère remontée à partir d’avril 2025. Cette hausse sera attribuée à la réduction progressive du soutien gouvernemental au gaz butane.
Un secteur industriel en pleine expansion
L’industrie marocaine a connu une forte dynamique, alimentée par une demande internationale accrue pour des produits comme les voitures et les pièces aéronautiques.
Un secteur agricole fragilisé
En revanche, le secteur agricole a souffert d’un recul de plus de 4 %, en raison des sécheresses successives et du déficit pluviométrique, affectant directement les revenus et les opportunités d’emploi dans les zones rurales.
Investissements et commerce : des résultats prometteurs
Les exportations marocaines ont progressé de 5 % sur les neuf premiers mois de 2024, soutenues par la montée en puissance de l’industrie et le dynamisme du tourisme. Les investissements étrangers directs ont, quant à eux, bondi de plus de 50 % par rapport à l’année précédente, grâce aux nouvelles incitations gouvernementales et à la mise en place d’écosystèmes dédiés, notamment pour les batteries de voitures électriques.
Recommandations de l’OCDE pour une croissance durable
Pour maintenir cette trajectoire, l’OCDE insiste sur :
- La poursuite des réformes structurelles, notamment la réduction progressive des subventions dans certains secteurs ;
- L’intégration accrue des femmes sur le marché du travail ;
- L’amélioration de l’éducation et des programmes de formation pour faire face aux défis démographiques.
L’organisation recommande également de mettre en place des mesures pour atténuer les effets du changement climatique et de la raréfaction de l’eau, tout en renforçant la gouvernance financière pour garantir la durabilité de la dette publique.
L’OCDE avertit que des facteurs externes, comme le ralentissement économique en zone euro, la hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que la persistance de sécheresses, pourraient peser sur l’économie marocaine. Pour y faire face, le Maroc devra continuer à adopter des politiques flexibles et adaptées aux évolutions globales.