La ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a mis en garde contre les grands risques que représentent les dettes croissantes des Etats-Unis et de l’Europe pour la stabilité financière mondiale, qualifiant ces dettes de “bombe à retardement” qui menace d’exploser à tout moment. Elle a indiqué dans une interview au journal suisse “Blick” que les Etats-Unis et la France sont confrontés à des défis majeurs en raison de l’accumulation de dettes, qui entrave leur capacité à prendre des mesures efficaces pour faire face aux crises.
Keller-Sutter a exprimé son inquiétude face à la récente baisse des marchés boursiers américains, qu’elle considère comme un avertissement indiquant les craintes croissantes des investisseurs d’une récession économique. Elle a souligné que ces dettes croissantes pourraient déstabiliser les marchés mondiaux et avoir également un impact négatif sur l’économie suisse.
Les inquiétudes concernant la crise de la dette augmentent à l’échelle mondiale, la dette mondiale atteignant 315 000 milliards de dollars selon le Fonds monétaire international, soit un niveau environ 3,7 fois supérieur au PIB mondial. Ces dettes se sont considérablement aggravées pendant la pandémie de Corona, les gouvernements et les entreprises ayant été contraints d’emprunter pour atténuer les impacts économiques.
Aux États-Unis, la dette fédérale a atteint plus de 35 200 milliards de dollars, soit une augmentation de 46 % en seulement cinq ans. En Europe, la dette de la France a dépassé 112,3 % du PIB, ce qui complique encore davantage la situation économique compte tenu des pressions croissantes sur les budgets publics.
Keller-Sutter a souligné l’importance du maintien de la discipline financière pour protéger l’économie suisse des risques liés à la dette mondiale et a évoqué dans ce contexte une proposition gouvernementale exigeant qu’UBS conserve davantage de capital après l’acquisition du Crédit Suisse, afin d’assurer la protection de la Suisse contre toute crise.
