Lors d’une réunion conjointe des commissions financières des deux Chambres du Parlement, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a annoncé jeudi que la croissance de l’économie nationale devrait connaître une amélioration relative en 2025, atteignant 4,6 %, selon les hypothèses établies. Cette prévision fait suite à une estimation de 3,3 % pour 2024, dans un contexte de signes de reprise de l’économie mondiale et de continuation de la reprise économique nationale.
Dans son exposé sur l’exécution du budget 2024 et le cadre général de la préparation du projet de loi de finances pour 2025, ainsi que sur la programmation budgétaire globale pour la période 2025-2027, Mme Fettah a précisé que cette prévision pourrait être révisée en cas de détérioration des perspectives de croissance mondiale, notamment en Europe, en raison des tensions géopolitiques, ou en cas de nouvelle année de sécheresse affectant les récoltes agricoles.
La ministre a souligné que l’élaboration du projet de loi de finances 2025 et la programmation budgétaire 2025-2027 interviennent à un moment où l’action gouvernementale atteint son rythme de croisière pour compléter les grands chantiers et respecter les engagements du programme gouvernemental, en conformité avec les directives royales et le nouveau modèle de développement.
Concernant les hypothèses préliminaires du cadre macroéconomique pour 2025-2027, Mme Fettah a indiqué que la production de céréales devrait atteindre 70 millions de quintaux, le prix du baril de pétrole Brent est prévu à 80 dollars, tandis que le prix de la tonne de butane devrait être de 450 dollars et le taux de change du dollar de 9,8 dirhams. L’inflation est anticipée à 2 %.
En ce qui concerne la durabilité des finances publiques, la ministre a affirmé que “la politique budgétaire efficace et le contrôle du niveau de la dette constituent les pierres angulaires pour assurer la durabilité financière”, en mettant l’accent sur la nécessité de poursuivre la réduction progressive du déficit budgétaire pour garantir la pérennité des finances publiques.
Elle a noté que la durabilité des finances publiques est l’un des piliers essentiels du travail gouvernemental, appelant à “continuer la réduction progressive du déficit budgétaire afin de maintenir l’équilibre entre la mise en œuvre des réformes et des projets de développement et le renforcement des marges budgétaires pour préserver la résilience de l’économie nationale face aux chocs éventuels”.
Mme Fettah a également souligné que le maintien des efforts budgétaires nécessaires pour répondre aux exigences de développement économique et social requiert une programmation optimale des dépenses de tous les ministères, en tenant compte des capacités financières de l’État parallèlement à la mise en œuvre des réformes et à l’atteinte des résultats escomptés.
En ce qui concerne le déficit budgétaire prévu pour la période 2025-2027, elle a précisé que la programmation budgétaire vise à continuer de maîtriser le déficit pour le réduire à 3,5 % du PIB en 2025 et à 3 % en 2026 et 2027.
Quant à l’indice de la dette, la ministre a indiqué que, selon la trajectoire du déficit budgétaire ciblée par cette programmation budgétaire, l’indice de la dette devrait continuer de diminuer à moyen terme, passant de 69,5 % du PIB en 2023 à environ 66 % d’ici fin 2027, ce qui permettra de renforcer sa durabilité et de reconstituer les marges financières pour faire face aux risques et crises futures.
Par ailleurs, en présentant l’exécution du budget 2024, Mme Fettah a souligné que l’inflation est revenue à des niveaux conformes à l’objectif de stabilité des prix, autour de 1 % en moyenne au premier semestre 2024, contre 7,9 % au cours de la même période en 2023, grâce à un ralentissement marqué des prix des produits alimentaires.
Au cours de cette période, les exportations ont augmenté de 4,4 % en raison de la bonne performance des secteurs exportateurs, tandis que les importations ont augmenté de 2,3 % en raison de la reprise de l’économie nationale, avec une diminution du déficit commercial de 1 % ou 1,2 milliard de dirhams.
Mme Fettah a également prévu que le déficit du compte courant ne dépassera pas 2 % du PIB d’ici fin 2024, avec une stabilité des réserves de change de Bank Al-Maghrib à environ 5,5 mois d’importations. De plus, le niveau du déficit budgétaire a connu une amélioration par rapport au premier semestre 2023, réduisant de 0,4 milliard de dirhams pour atteindre 27,5 milliards de dirhams, soit environ 44,3 % du niveau attendu selon la loi de finances.