À la lumière de l’aggravation de la crise économique et financière au Liban, l’économie monétaire connaît une croissance remarquable, qui reflète la baisse de confiance dans le secteur bancaire et la multiplication des restrictions imposées sur les retraits bancaires. Cette tendance favorise l’évitement des restrictions bancaires et des problèmes liés aux taux de change multiples, ce qui entraîne de nouveaux défis pour atteindre la stabilité financière et économique du pays.
Le chercheur financier et économique Dr Imad Farran a confirmé que les crises, qu’elles soient financières, économiques ou politiques, nécessitent généralement le soutien du secteur bancaire pour rétablir l’équilibre. Cependant, la situation au Liban est différente, où le système bancaire joue un rôle majeur dans la crise. Cela est dû à l’accumulation de mauvaises politiques économiques et financières et à l’absence de surveillance et de planification financières et administratives, qui ont conduit à une perte de confiance dans le secteur bancaire et à la transformation des transactions financières en espèces directes.
Le Dr Farran a souligné que l’économie monétaire comprend les opérations qui s’effectuent par paiement en espèces sans recourir aux services bancaires, ce qui réduit le rôle des banques dans le système financier. Il a souligné que la réforme financière nécessite une réforme globale du système dans son ensemble, y compris le renforcement du contrôle administratif et le développement d’un système fiscal unifié proportionné au volume de monnaie en circulation, afin de réduire la pression fiscale sur les classes pauvres.
Pour sa part, le Dr Mahmoud Jabbai a souligné que la faible confiance dans le secteur bancaire est l’une des principales raisons de l’adoption de « l’économie monétaire » au Liban. Il a expliqué que cette situation crée des problèmes et des crises supplémentaires, notamment des soupçons de blanchiment d’argent et d’activités illégales, qui menacent d’inscrire le Liban sur la « liste grise ». Jabaei a souligné que cette réglementation accuse les pays de blanchiment d’argent ou de soutien au terrorisme, ce qui entraîne des difficultés de coopération avec la communauté financière internationale et un isolement presque complet des banques locales.
Jabaei a expliqué que la Banque du Liban a publié il y a environ deux ans la circulaire n° 165 pour imposer de nouvelles conditions sur les chèques et les devises étrangères, dans le but d’encourager le retour de l’activité bancaire et de limiter l’économie monétaire parallèle. Cette circulaire a conduit à stocker environ 3 milliards de dollars de dépôts dans les banques, les banques soulignant la nécessité de fournir des garanties et des preuves de l’origine des fonds déposés pour éliminer les soupçons liés au blanchiment d’argent.
En conclusion, il est clair que l’économie monétaire au Liban reflète une crise de confiance dans le secteur bancaire et nécessite des réformes globales pour renforcer le contrôle administratif et financier et parvenir à une stabilité économique durable.