Les défis de l’aménagement des villes marocaines, entre esthétique de l’espace urbain et gestion publique locale, ont été au centre d’une conférence organisée lundi à Rabat, dans le cadre de la 30e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
Les intervenants ont souligné l’importance d’une approche équilibrée entre les exigences de la gestion urbaine et la création d’un espace ouvert, esthétique et inclusif, capable de renforcer la cohésion sociale et le sentiment d’appartenance.
Le géographe Mohamed Naciri, auteur de Désirs de ville, a rappelé que depuis la fin des années 1970, les autorités locales ont commencé à prendre conscience de l’importance de l’esthétique dans les politiques urbaines. Il a appelé à des projets structurants qui allient art, urbanisme et engagement civique, tout en soulignant le rôle essentiel de l’architecte dans la conception des villes de demain.
De son côté, l’architecte Nabil Rahmouni, auteur de La médina de Salé : enjeux et paradoxes de la réhabilitation, a expliqué que les médinas traditionnelles étaient pensées comme des espaces fermés, avec une attention portée à l’intérieur des bâtiments. Il a montré comment l’espace public dans ces quartiers s’est transformé à partir de l’époque du Protectorat, citant l’exemple de l’avenue Mohammed V à Rabat.
Rahmouni a également insisté sur le rôle de l’esthétique urbaine dans la construction de l’identité des villes, à travers les couleurs, les formes et les volumes, et a salué les initiatives de jeunes artistes engagés dans la réhabilitation urbaine par l’art mural.