Malgré les changements sociaux et l’influence de la modernité, les femmes de Marrakech continuent de pratiquer la distillation de la fleur d’oranger, un art ancestral célébrant l’arrivée du printemps. Ces femmes ont su conserver ce savoir-faire millénaire en préservant des techniques minutieuses et rigoureuses qui résistent encore face à l’industrialisation.
Ce métier, symbole de la diversité culturelle du Maroc, est transmis de génération en génération, principalement au sein des foyers et des coopératives. La distillation artisanale repose sur une série de gestes précis, allant de la cueillette des fleurs à la surveillance du feu sous l’alambic en cuivre, où se transforme l’essence des fleurs en eau précieuse.
Touria Araban, secrétaire générale de l’association Al-Muniya, souligne l’importance de la transmission de ce savoir-faire, précisant que les femmes marrakchies ont fait de cet art un véritable rituel, créant ainsi des liens sociaux et renforçant le sentiment d’appartenance à la communauté.
La distillation de la fleur d’oranger est désormais un événement culturel majeur avec le Moussem de la fleur d’oranger “Zahria de Marrakech”, qui attire chercheurs, touristes et institutions culturelles. Cette tradition, aujourd’hui reconnue à l’international grâce aux coopératives féminines, reste un pilier de la culture et de l’économie locale.
L’eau de fleur d’oranger marocaine, produit bio et artisanal, s’exporte aujourd’hui tout en préservant son rôle dans la gastronomie et la pharmacopée locales. Cette distillation est plus qu’un simple artisanat, elle incarne un héritage vivant porté par les femmes de Marrakech.